La nouvelle loi sur les produits du tabac (LTab) est mise en consultation jusqu'au 23 mars. Toutes les associations intéressées peuvent y participer.
Le GREA a de son côté remis sa prise de position commune à la Fédération des addictions. En substance, voici sa teneur:
Préambule : préciser le terme En préambule, il paraît fondamental de se mettre d’accord sur le substantif. Le terme de « cigarette électronique » utilisé dans le projet de loi doit lui préférer le substantif « vaporette » plus à même de traduire en français l’ustensile qui permet d’inhaler de la vapeur. La vaporette n’a pas de point commun avec la cigarette selon l’art. 2, let. e, OTab : il n’y a ni tabac, ni filtre, ni papier et surtout pas de combustion. Par ailleurs, il est usage désormais courant d’appeler « vapotage » la pratique d’inhalation ; il ferait par conséquent sens d’utiliser le terme « vaporette » et non « cigarette électronique » pour distinguer l’ustensile idoine et éviter ainsi les amalgames à caractère tendancieux. Évaluation générale / énoncé en bref Du point de vue de la prévention du tabagisme, il est tout à fait réjouissant de constater que les produits du tabac et les vaporettes feront désormais l'objet d'une loi distincte. Toutefois, de l'avis de la Fédération des professionnels des addictions, qui est composée du Fachverband Sucht, du Groupement Romand d'Etudes des Addictions (GREA) et de Ticino Addiction, la proposition de révision du Conseil fédéral contient trop peu de dispositions pour réduire, dans la mesure du possible, les dommages sanitaires et économiques importants causés par les produits réglementés par la loi, comme le montre et l'énumère le rapport explicatif. La loi devrait également, de l'avis de la Fédération des professionnels des addictions, permettre la ratification de la Convention-cadre de l'Organisation mondiale de la santé (OMS) pour la lutte anti-tabac. Concrètement, la Fédération des professionnels des addictions accueille favorablement les innovations suivantes :
Jusqu' à nouvel ordre, la protection passive contre la fumée pour les vaporettes afin d'assurer la protection des tiers. La Fédération des professionnels des addictions demande :
La Fédération des professionnels des addictions regrette également que le financement du Fonds de prévention du tabagisme (FPT) n'ait fait l'objet d'aucune discussion lors de l'élaboration de la Loi sur les produits du tabac. Il semble quelque peu paradoxal d'élaborer une loi visant à protéger la population contre les effets nocifs du tabac et de la consommation de produits alternatifs, sans que les cantons et les organisations de prévention du tabagisme et de gestion de la dépendance au tabac disposent de ressources suffisantes pour mettre en œuvre les mesures nécessaires. Aujourd'hui, les recettes annuelles provenant des taxes sur le tabac s'élèvent à environ 2,13 milliards de francs suisses (2016). De ce montant, seulement 13,5 millions de francs suisses environ sont mis à la disposition du FPT chaque année, ce qui correspond à environ 6,3 %. Cela signifie qu'elle ne peut mettre en œuvre qu'une fraction des mesures préventives nécessaires pour atteindre les objectifs du TPG. A titre de comparaison: 10 % des recettes provenant de la taxe sur les spiritueux vont à la prévention. La Fédération des professionnels des addictions soutient que la prévention du tabagisme devrait être financée dans la même mesure que la prévention de l'alcool, d'autant plus que les coûts annuels totaux de 10,7 milliards de francs résultant de la consommation de produits du tabac dépassent largement ceux de l'alcool (6,7 milliards de francs par an). Du point de vue de la Fédération, il est donc également nécessaire de réviser le règlement sur la taxation du tabac, qui régit le prélèvement sur le FPT. Dans le but de fournir au FPT un niveau d'appui qui lui permette de poursuivre de manière crédible les objectifs formulés par le TPG. |