Depuis 1951, le cannabis à usage médical était interdit en Suisse sauf dans des cas exceptionnels. En effet, les médecins pouvaient prescrire un médicament à base de cannabis s’ils obtenaient une dérogation spéciale de l’Office fédéral de la santé publique (OFSP). En dépit des obstacles administratifs et financiers, le nombre d’autorisations exceptionnelles déposées par les médecins n’a cessé de croître ces dernières années. Le GREA souligne que ces obstacles sont problématiques puisque « les cannabinoïdes peuvent être une solution pour les patients qui souffrent de douleurs ».
Le Conseil fédéral a ainsi souhaité réviser la législation afin d’apporter des améliorations qui permettent de mieux exploiter le potentiel thérapeutique et palliatif du cannabis en tant que médicament et de le rendre plus accessible aux malades tout en limitant la charge administrative correspondante. En conséquence, le 1er août dernier, la révision de la législation sur les stupéfiants est entrée en vigueur. Les conditions pour prescrire du cannabis à usage médical ont donc été assouplies et l’accès est ainsi facilité notamment pour les personnes atteintes de cancer, de sclérose en plaques ou de douleurs chroniques.
Cette révision est essentielle, car l’usage thérapeutique du cannabis peut constituer une alternative à d’autres types de médication. En effet, comme le rappelle le GREA, « la prescription d’opioïde en Suisse est importante, or le potentiel addictif est très élevé ». Toutefois, la modification de la loi ne change rien aux conditions pour la prise en charge des coûts, les traitements n'étant remboursés par l’assurance obligatoire des soins que dans des cas exceptionnels.