Intitulé « Chemstopia. Entre politiques homonormatives, imaginaires des risques, intimité collective et plaisirs transgressifs », ce mémoire explore le phénomène du chemsex. S’appuyant sur une approche de sociologie critique, cette étude révèle que le chemsex, actuellement perçu comme un « problème public », ne correspond pas toujours à la réalité des pratiques. En effet, il tend à invisibiliser totalement la dimension de plaisirs et de résistance queer sous-jacente à celles-ci. Le mémoire analyse les conséquences de cette représentation sur les réponses institutionnelles et les effets du discours public sur les personnes pratiquant le chemsex.
Ce travail souligne que la consommation de substances chez les homosexuels n’est pas un phénomène récent. Cependant, le chemsex a été identifié comme un problème spécifique dans le domaine de la santé publique il y a environ dix ans. La médiatisation de ce phénomène a conduit à l’émergence de nombreuses théories sur les raisons de son apparition. Ce mémoire a donc examiné les conditions d’émergence du « problème-chemsex » et l’évolution des discours institutionnels et médiatiques à ce sujet. En particulier, cette enquête questionne les postulats des acteurs institutionnels concernant le chemsex, en prenant en compte à la fois le discours officiel et l’expérience subjective des pratiquants.
Ce mémoire souligne l’importance de replacer les pratiques et les discours institutionnels dans leur contexte historique. Cette perspective permet de mieux comprendre les dynamiques sociales et politiques influençant la perception du chemsex. La présentation propose une réflexion plus nuancée et critique, invitant à dépasser les stigmatisations et à se débarrasser d’un regard pathologisant, afin d’envisager des réponses institutionnelles plus adaptées. En particulier, il s’agit de prendre en compte les expériences et connaissances des personnes directement concernées, soit des savoirs et des pratiques qui reprennent, entre autres, un care et une RDR collective et communautaire dans un cadre non-médicalisé.