Dans cet article, les auteur·e·s explorent le regain d’intérêt pour l’utilisation thérapeutique des substances psychédéliques et entactogènes, telles que le LSD, la psilocybine et la MDMA, dans le traitement des troubles mentaux. Ces substances montrent une marge de sécurité importante et un faible potentiel addictif, ce qui les rend intéressantes pour des approches thérapeutiques.
Historiquement, ces substances ont été largement étudiées dans les années 1950 avant que leur utilisation soit interrompue pour des raisons politiques. Aujourd’hui, un renouveau mondial de la recherche met en lumière leur efficacité thérapeutique, avec des essais cliniques récents montrant des effets antidépresseurs et anxiolytiques rapides et durables après une seule administration.
En Suisse, grâce à une politique pragmatique, les substances psychédéliques peuvent être utilisées en psychiatrie sous des autorisations médicales exceptionnelles. Les hôpitaux universitaires de Genève (HUG) ont ainsi initié un programme de PAP en 2020, offrant une approche multidisciplinaire pour traiter divers troubles mentaux. Ce programme a permis de traiter de nombreuses personnes concernées, démontrant l’impact positif des psychédéliques dans un cadre clinique structuré. Ces personnes présentaient des troubles divers et ont été minutieusement évaluées avant de recevoir une thérapie PAP, incluant des phases d’évaluation, de préparation, d’administration de la substance et d’intégration post-séance. Cette approche holistique vise à maximiser les bénéfices thérapeutiques et à soutenir la personne concernée dans son parcours psychothérapeutique, en prenant en compte les aspects émotionnels, cognitifs et existentiels révélés par l’expérience psychédélique. Les résultats sont encourageants et suscitent de l’espoir au sein de la communauté psychiatrique, en particulier pour traiter les cas de figures résistantes aux traitements.