Le cannabis occupe une place particulière dans les débats autour de la jeunesse. Substance la plus consommée après l’alcool et le tabac, elle polarise souvent les représentations sociales. Pour certain·e·s, elle symbolise un passage « normal » de l’adolescence. Pour d’autres, elle incarne un risque majeur qu’il faut absolument prévenir ou réduire. Aussi, entre banalisation et stigmatisation, les jeunes se retrouvent souvent pris entre des discours contradictoires, où la peur côtoie l’indifférence.
La régulation du cannabis actuellement en discussion (LPCan) rappelle que la protection de la jeunesse doit rester prioritaire : limite d’âge fixée à 18 ans, interdiction stricte de publicité, emballages neutres, et dépénalisation pensée comme un levier éducatif et non répressif. Toutefois, au-delà des débats politiques, un enjeu central demeure : comment agir concrètement, sur le terrain, dans une posture adéquate ?
Un nouveau guide publié par le Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS) apporte des réponses précieuses. Intitulé Parler d’usage de substances avec les jeunes : conseils pour les alliés adultes, il invite les parents, enseignant·e·s, entraîneur·e·s ou bénévoles à adopter une approche de dialogue bienveillant et non jugeant. Élaboré avec la participation de jeunes, il insiste sur la nécessité de réfléchir à ses préjugés, de créer des espaces sûrs, d’écouter activement et de favoriser l’esprit critique plutôt que d’imposer des réponses toutes faites.
Le guide est structuré en trois grandes étapes :
Pour rappel, le GREA propose également deux ressources complémentaires. D’une part, il a publié la brochure OSER qui est une démarche simple pour aider les professionnel·le·s à repérer et soutenir des jeunes en difficulté. D’autre part, il met à disposition le portail Station A qui propose une fiche informative et bien davantage sur le cannabis.
Ces différentes ressources montrent qu’agir concrètement, avec une posture adaptée, est au cœur de l’accompagnement des jeunes. C’est pourquoi le GREA rappelle qu’il faut placer la protection et l’émancipation des jeunes au centre des politiques publiques, loin des approches purement répressives.