Nouveau rapport: « Évolutions et mutations des institutions résidentielles en Suisse romande »

Quel est le rôle des institutions résidentielles du domaine des addictions aujourd’hui? Dans un contexte qui a beaucoup changé ces dernières années, le rapport met en lumière ces prestations souvent mal connues à l’aide d’un important travail d’analyse et de recherche de terrain. Il donne une vision actuelle de la plus-value de ces offres aujourd’hui en Suisse.

Reflets des débats sociétaux, les offres de soin en résidentiel pour les problèmes d’addictions ont connu des bouleversements très importants durant ces trente dernières années. Dès les années 1990, l’arrivée du concept de réduction des risques, nouveauté de la politique suisse des quatre piliers, ainsi que la médicalisation des dépendances viennent interroger les approches traditionnelles basées sur la non-consommation. Face à ces changements, les institutions résidentielles vont soit fermer, soit se réinventer. C’est dans ce contexte que le GREA a réalisé un travail de recherche exploratoire afin de mieux cerner, décrire, et conceptualiser le travail qui est effectué dans ces institutions.

Une méthodologie ascendante et inductive a été privilégiée afin de recueillir des informations auprès d’une pluralité d’acteurs : bénéficiaires, professionnel·le·s, et partenaires du réseau addiction. Les résultats offrent des pistes de réflexion et d’action en montrant que le résidentiel se centre désormais davantage sur les causes (rapport aux autres) que sur les conséquences (consommation de produit).

L’étude a permis de mettre en lumière une grande diversité de prestations, notamment sur le type de services concernant les produits (la gestion des consommations ou l’expérimentation de l’abstinence). Celles-ci s’inscrivent dans un nouveau paradigme esquissé dans le rapport, où l’on peut reconnaître la prégnance des idées du courant du rétablissement. Cette diversité d’offres apparaît ainsi éminemment complémentaire. Elles constituent des moyens pour parvenir à des fins, c’est-à-dire globalement une meilleure qualité de vie, un rétablissement et une vie plus autonome en société, dimensions qui font écho à la Stratégie Addictions.