La collaboration entre la France et la Suisse dans la construction de ce module «addictions» en constitue l’originalité. Elle permettra d’analyser et d’explorer les politiques publiques dans ce champ d’intervention souvent controversé avec les points de vues et expériences respectifs.
Présentation: Les addictions nous concernent tous de façon individuelle ou collective. Certaines d’entre elles sont des urgences de santé publique en raison de leur impact sur la morbidité et la mortalité. Beaucoup ont des conséquences psycho-sociales considérables sur la vie des patients, de leurs entourages mais aussi sur notre organisation sociale. Il nous faut donc construire et maintenir un dialogue ouvert entre les spécialistes, l’ensemble des acteurs impliqués et la population pour s’affranchir des fausses représentations et ouvrir la voie à des politiques de santé mieux adaptées et plus efficaces.
1er jour : la société addictogène : Au cours de cette première journée, les conditions et les cadres du développement des addictions aujourd’hui seront traités. L’histoire de la régulation des produits sera envisagée ainsi que le paradigme des addictions dans la perspective d’une nouvelle lecture du réel.
2ème jour : La réduction des risques et les droits humains : Les fondements de la politique de réduction des risques seront rappelés. Les questions de la posture éthique de cette politique, le non jugement seront mis en débat autour des droits humains et de la responsabilité individuelle.
3ème jour : La sécurité et l’ordre public, point cardinal des addictions : Les addictions dans l’espace public et leurs conséquences en matière d’ordre public seront abordées. Un focus sera opéré sur le modèle de régulation du marché des drogues.
4ème jour : santé publique, mesures structurelles et paternalisme : Les constats épidémiologiques seront étudiés ainsi que les coûts sociaux des addictions. Les enjeux de la médicalisation de la résolution des problèmes liés aux addictions seront mis en perspective avec les critères d’une politique de santé publique possiblement efficace.
5ème jour : La nouvelle place des usagers : Quel rôle pour les usagers dans la définition des politiques publiques ? Les exemples du SIDA, du Baclofène et du cannabis seront analysés pour illustrer cette question. Comment des dispositifs technocratiques peuvent-ils être mis à l’épreuve des usagers ?
Le module franco-suisse «addictions» de l'Université d'été de Besançon est placé sous la responsabilité du Dr Claude Magnin, responsable médical du Centre de Soins, d'Accompagnement et de Prévention en Addictologie-CSAPA Solea de Besançon, de Jean-Félix Savary, Secrétaire général du GREA et du Dr Pascal Gache, médecin alcoologue/addictologue à Genève.