Médias et stigmatisation : repenser les récits dominants

Un webinaire universitaire a été organisé pour comprendre comment les médias peuvent façonner des discours stigmatisants sur les personnes usagères de drogues. Le webinaire peut être visionné en replay sur YouTube. 

Le 10 avril 2025, l’Institut universitaire sur les dépendances (IUD) a organisé un webinaire consacré aux liens entre stigmatisation et médias, réunissant des intervenant·e·s du Québec et de France. Cette discussion engagée a mis en lumière les obstacles rencontrés par les personnes qui consomment des substances lorsqu’elles prennent la parole publiquement, mais a aussi proposé des stratégies pour transformer les représentations médiatiques. 

L’essentiel en bref : 

  • La parole des personnes concernées est souvent cantonnée au registre de l’émotion ou de la repentance, réduisant leur rôle à celui de témoins.
  • Les récits médiatiques tendent à invisibiliser certaines populations, tout en surexposant de manière stigmatisante d’autres groupes, notamment les personnes pauvres, racisées ou consommatrices de crack.
  • Une prise de parole politique est difficile lorsque le savoir expérientiel est constamment ramené à des histoires individuelles.
  • Produire ses propres médias, représenter une pluralité de voix, et déconstruire les récits figés sont des leviers pour lutter contre la stigmatisation.

Ce webinaire fait écho aux réflexions portées par le GREA et ses partenaires dans le guide Couverture médiatique des personnes avec des problématiques d’addictions, paru en septembre 2024. Ce guide invite les professionnel·le·s des médias à adopter un langage plus respectueux, afin d’ouvrir des voies vers le soutien et le rétablissement des personnes concernées. Dans l’émission Tribu du 24 avril 2025 sur la RTS, Camille Robert, co-secrétaire générale du GREA, rappelait ainsi que « le langage n’est pas neutre ». Parler d’« alcoolique » ou de « toxicomane » réduit la personne à sa consommation et alimente la stigmatisation.