Le rapport annuel de l'INCB met en évidence les nouveaux défis que représente le trafic de drogue en ligne, avec une accessibilité accrue des drogues illicites sur internet et une utilisation croissante des plateformes en ligne par des organisations criminelles, notamment pour la vente de fentanyl et d'autres opioïdes synthétiques, ce qui représente des risques en termes de santé individuelle et publique.
Le rapport met également en lumière les disparités régionales persistantes dans l'accès aux médicaments pour le traitement de la douleur, ainsi que les développements notables dans l'offre de drogues illicites, tels qu'une importante diminution de la culture de pavot à opium en Afghanistan et la hausse record de la culture de coca en Colombie et au Pérou.
Bien que le contenu du rapport - avec sa diversité de situations et de contextes géographiques, politiques et sociaux - suscite la réflexion et invite à interroger le modèle dominant, les recommandations finales s'inscrivent dans la continuité des conventions internationales, avec un accent mis notamment sur la lutte contre les trafics de drogues et le contrôle des précurseurs, ou encore sur les besoins de coopération internationale et d'échange d'informations entre gouvernements. Autrement dit, le bien-fondé des conventions internationales est plus réaffirmé que questionné. Le GREA, au contraire, souligne l'importance de sortir du paradigme de la guerre à la drogue qui découle de l'application dogmatique des conventions.
Certaines recommandations sont toutefois pertinentes et rejoignent les perspectives de la plupart des organisations et ONG internationales : prévenir le ciblage extrajudiciaire de personnes soupçonnées de trafics de drogues, abolition de la peine de mort pour des infractions liées aux drogues, accent mis sur l'accès aux soins des groupes vulnérables, ou encore la nécessaire prise en compte des problèmes environnementaux liés aux trafics de drogues.