La CIM-11, classification internationales des maladies, est publiée ce 18 juin et intègre le trouble des jeux vidéo dans la section sur les addictions et les troubles comportementaux (chapitre 06).
Ce trouble est reconnu comme une addicition au même titre que celle pour la cocaïne ou l'héroïne. Il doit toucher les « activités personnelles, familiales, sociales, éducatives, professionnelles », et « en principe, se manifester clairement sur une période d’au moins douze mois ». « La personne joue tellement que d’autres centres d’intérêt et activités sont délaissés, y compris le sommeil et les repas » a déclaré le directeur du département de la santé mentale et des toxicomanies de l’OMS, Shekhar Saxena, à Le Monde.
Les professionnels sont parfois divisés sur cette décision car un aspect positif peut être celui de renforcer la recherche et faciliter la prise en charge chez le médecin. D'un autre côté, et c'est la position du GREA, elle balaie toute nuance et, la comparant au cannabis ou l'héroïne, l'activité du jeu vidéo devient taboue et stigmatisée. La question est de savoir plutôt : quels types de contenus sont visionnés ? comment faire cohabiter une culture numérique au sein de la famille ? quelle est la règlementation ? quels enjeux pour l'avenir dans une société toujours plus connectée ? Le débat doit se poser dans ce cadre-là plutôt que de vouloir prendre le chemin "plus simple" d'aller chez le médecin. Il faut voir plutôt un fort usage de jeux vidéo comme étant l'expression d'un mal-être et non comme une maladie en soi.
La CIM-11 comporte deux nouveaux chapitres, en plus de cette nouvelle sous-section dédiée aux jeux vidéo. Un chapitre sur la médecine traditionnelle et un autre consacré à la santé sexuelle ont vu le jour. Ce dernier recouvre des affections auparavant classées - de façon stigmatisante - notamment dans les pathologies mentales, comme le transsexualisme.