On le sait depuis longtemps, l'offre des jeux d'argent en ligne se développe à une vitesse extrêmement rapide. Le phénomène croissant des cryptocasinos, plateforme de jeux en ligne illégales où tout se joue en bitcoin, litecoin ou encore en ethereum confirme encore cette tendance et inquiète. Ces casinos, basés aux Caraïbes ou dans d'autres paradis fiscaux, pratiquent un marketing extrêmement agressif. Par exemple, ils n'hésitent pas à massivement sponsoriser des jeunes qui diffusent en live leurs sessions de jeu sur la plateforme de streaming Twitch, bien connue des gamers. Chaque jour, des milliers de jeunes regardent ainsi en direct d'autres jeunes gagner ou perdre l'équivalent de centaines de milliers de dollars en cryptomonnaies sur ces casinos.
En Suisse, ces cryptocasinos sont illégaux, comme tous les casinos en ligne n'ayant pas leur siège en Suisse et n'ayant pas reçu de concession du Conseil fédéral. La Commission fédérale des maisons de jeu (CFMJ) est chargée de bloquer l'accès à ces plateformes à quiconque tente de s'y connecter depuis le territoire suisse. Cependant, quelques essais rapides montrent que toutes les plateformes étrangères ne font pas l'objet d'un blocage de la CFMJ. L'utilisation d'un système VPN (Virtual Protocol Network) permet en outre de contourner ce système de blocage.
Pour jouer aux cryptocasinos, pas besoin de carte bancaire ni de compte Twint: un pseudonyme suffit pour ouvrir un portefeuille virtuel et stocker ses cryptomonnaies. Le jeu en ligne devient anonyme et échappe complètement aux mesures de lutte contre le jeu excessif. Les risques de dépendance sont d'autant plus élevés.
Avant même l'adoption de la Loi fédérale sur les jeux d'argent, le GREA signalait que celle-ci ne suffirait pas à protéger les joueuses et les joueurs, particulièrement en ligne. Cette nouvelle vague de site illégaux rappelle à quel point la législation suisse est obsolète, moins de 3 ans après son entrée en vigueur.