L’IDPC revient sur dernier rapport mondial sur les drogues (world drug report, en anglais)(link is external) de l’UNODC. Ce dernier fait le point sur la situation et le constat demeure peu optimiste : malgré des milliards d’investissements dans des mesures punitives, souvent mêmes miliaires, le marché illégal prospère. Le rapport 2024 présente un chapitre thématique concernant la droit à la santé pour les personnes consommant des drogues(link is external), bienvenu vu la situation actuelle. Les risques pour la santé et les inégalités que vivent ces personnes sont soulignés, notamment par des surdoses et des hépatites C non traitées, qui représentent la moitié des décès en lien avec les drogues illégales.
Le World Drug Report est sorti juste après le rapport de la Rapporteuse spéciale de l’ONU sur le droit qu’a toute personne de jouir du meilleur état de santé physique et mentale possible, Tlaleng Mofokeng, mais ne porte pourtant pas de conclusions aussi intéressantes. La rapporteuse spéciale a mis en avant un argumentaire puissant, intersectionnel, antiraciste, anticolonial et en faveur de la réduction des risques. Elle a en outre souligné dans son excellent rapport l’importance de la décriminalisation et des réformes, à la manière des organes de l’ONU de Genève actifs dans la santé et les droits humains.
Le World Drug Report ne mentionne pas la réduction des risques, et l’importance de revenir sur une approche guerrière contreproductive, soulignant les importants efforts de réforme à effectuer pour l’agence de Vienne. Pourtant, la CND a adopté une résolution comportant ce terme et de nombreux états veulent sortir de l’impasse de la prohibition.
Finalement, il reste dans la vision dystopique d’un monde sans drogue, niant la réalité d’usage de drogues que connait l’humanité depuis presque toujours. Cette approche renforce la stigmatisation et trace des frontières arbitraires dangereuses entre usages légaux et illégaux.