Le Canton du Jura va interdir les « puffs »

« Aberration en matière de santé publique » : voilà comment étaient qualifiées les cigarettes électroniques jetables ou « puffs » dans la motion déposée par le député Didier Spies (UDC). Celle-ci a été acceptée sans débats par le Parlement jurassien par 55 voix contre 2.

Le vote jurassien fait écho à la timide décision du Canton de Vaud d’interdire aux mineur·e·s puffs, cigarettes électroniques et produits du tabac chauffé l’année passée, mais surtout à la motion déposée en juin dernier au Conseil national par Christophe Clivaz (Vert·e·s/VS) visant à interdire les puffs en Suisse, comme l’on fait au demeurant et à juste titre plusieurs pays voisins.

Sans conteste, ce type de produit est problématique sous bien des aspects. D’une part, en termes de prévention et de protection de la jeunesse – étant donné la facilité d’accès pour les jeunes et les stratégies marketing souvent agressives, comme le soulignait p.ex. la RTS dans un reportage dédié en 2023 – et de risques d’addiction (ces produits présentant des taux de nicotine élevés, dépassant souvent les seuils autorisés); d’autre part, de par l’impact environnemental de tels dispositifs. Cet impact n’est effectivement pas à négliger : problèmes de littering, batterie non rechargeable, plastique, utilisation de lithium et de métaux lourds tels que le cuivre, difficulté à trier et recycler les composants une fois l’appareil hors d’usage; voilà autant d’éléments qui font de moins en moins sens à l’heure actuelle, voire qui n’ont jamais fait sens.

Le GREA salue ces avancées vers une interdiction de ce type de produits jetables, tout en rappelant que les vapes, qui sont des dispositifs ouverts et rechargeables, présentent un intérêt en termes de réduction des risques pour les personnes désirant diminuer ou arrêter la consommation de cigarettes classiques, comme le souligne un nombre croissant de recherches scientifiques.