Aux États-Unis, 70'900 personnes sont décédées d’overdose en 2019 enregistrant un nouveau pic historique, soit 4,6% de plus qu’une année auparavant. Cette situation alarmante est provoquée notamment par la prescription banalisée d’antalgiques opioïdes, l’isolement social des personnes et un mauvais accès aux soins. Les quatre premiers mois de l’année 2020 ont vu une dégradation de ces facteurs avec la crise de COVID-19, ce qui se traduit par une augmentation dramatique de 11,4% des décès en rythme annuel. La lutte contre les overdoses redevient plus nécessaire que jamais !
La Suisse a enregistré 137 décès par overdose en 2017. Elle en dénombrait plus de 400 vingt-cinq ans plus tôt. Si ces décès ont pu diminuer de deux tiers, c’est grâce à un accès aux soins pragmatique et à la réduction des risques mis en place depuis les années 90. En effet, pour limiter l’addiction et les overdoses, les usagers doivent pouvoir se tourner vers les traitements par antagonistes opioïdes (TAO), comme la méthadone, la buprénorphine ou encore bénéficier de prescription d’héroïne médicalisée (diacétylmorphine). L’accès à ces traitements prescrits individuellement pourrait encore être amélioré, tout comme la couverture des mesures de réduction des risques.
Le semi-confinement du printemps a montré qu’en cas d’urgence le système a pu être rapidement assoupli pour faciliter l’accès au plus grand nombre de personnes concernées. Si aujourd’hui il est encore tôt pour dresser un bilan, on peut déjà se réjouir que la sécurité médicale ait été assurée. Cette expérience montre qu’un assouplissement est possible et souhaitable. Le GREA invite les pouvoirs publics à continuer dans ce sens pour que cet accès aux soins et à la réduction des risques devienne pérenne et puisse bénéficier au plus grand nombre dans un souci de sécurité sanitaire, de droits humains et de dignité.
Melbourne Star, 2020 (Australie)
Saamis Teepe, 2020 (Medicine Hat, Canada)
Les chutes de Niagara, 2019 (Canada)
Flinders Street Station Melbourne, 2019 (Australie)