Lors de la séance de la Troisième Commission de l’Assemblée générale de l’ONU du 21 novembre 2024, une nouvelle résolution « omnibus » a été adoptée sous l’impulsion du Mexique, tout en évitant des termes controversés. L’exclusion de la notion de « société sans drogue » constitue en effet une victoire pour les États progressistes, tandis que celle de « réduction des risques », malgré son acceptation historique à l’ONU, a été retirée pour apaiser les pays aux approches plus conservatrices. Ce compromis témoigne des tensions persistantes entre perspectives répressives et humanistes.
Comme le souligne IDPC dans son analyse, la résolution réaffirme des principes forts en matière de droits humains, déjà présents lors de la session de 2022, tout en introduisant de nouveaux éléments. Elle souligne la nécessité de lutter contre le racisme systémique dans la justice pénale, de protéger les droits des peuples autochtones, et d’adopter des mesures alternatives à la détention. De plus, elle intègre des recommandations des rapporteurs et rapporteuses spéciales de l’ONU, notamment sur le droit à la santé des personnes consommatrices de drogues, y compris celles incarcérées. L’accent mis sur l’accès aux médicaments contrôlés, en particulier dans les pays en développement, est également un progrès notable.
Plusieurs États ont exprimé des réserves sur certaines parties du texte, notamment celles liées aux droits humains et aux peuples autochtones. Ces déclarations et volonté de « dissociation » reflètent des divergences profondes, qui interrogent sur l’avenir de la coopération multilatérale. La dynamique reste fragile, entre États conservateurs cherchant à maintenir des approches répressives et forces progressistes réclamant des politiques centrées sur la santé et les droits humains. Les discussions à venir, notamment à la Commission des stupéfiants de l’ONU en 2025, s’annoncent cruciales.