Après des décennies de « guerre contre la drogue » menée par la Colombie en partenariat avec Washington, le nouveau gouvernement de Gustavo Petro prend un virage à 180 degrés en proposant la fin de la prohibition et la mise en place d'une législation visant à dépénaliser la cocaïne et le cannabis. Cette thématique a déjà été évoquée dans une news du GREA étant donné son impact sur les politiques drogues.
Les dirigeants de la Colombie verraient volontiers leurs pays comme un laboratoire géant afin d’expérimenter la dépénalisation des drogues. Le contexte régional semble favorable étant donné les affinités d’intérêt entre pays producteurs de coca, tels que le Pérou et la Bolivie, également situés à gauche sur l’échiquier politique. Toutefois, la perspective ne fait pas l’unanimité comme en témoignent les déclarations de la Maison-Blanche qui indique que les États-Unis ne sont pas partisans de la décriminalisation. Pour un ancien fonctionnaire de la Drug Enforcement Administration (DEA) cité sous couvert d'anonymat, cela minerait la coopération entre les deux pays, comme le relate le Washington Post (en anglais).
Indépendamment des arguments des différentes parties, l’initiative du gouvernement colombien a le mérite d’ouvrir un large dialogue et débat international sur ces questions, débat auquel participent non seulement les pays consommateurs et à faveur de la prohibition, comme les États-Unis, mais aussi et surtout les pays producteurs dont la voix peine parfois à se faire entendre.