La 28e Conférence internationale de réduction des risques 2025 s’est tenue à Bogotá du 27 au 30 avril 2025 avec la participation de plus d’un millier de personnes, dont des chercheurs et chercheuses, des professionnel·le·s de la santé, des représentant·e·s de la société civile et des gouvernements. L’événement a mis en lumière les limites du modèle prohibitionniste et a plaidé pour des politiques axées sur la santé publique et les droits humains.
Les discussions ont souligné que la « guerre contre la drogue » a surtout touché les populations déjà vulnérables en Amérique latine : communautés afro-descendantes, peuples autochtones, personnes LGBTQIA+, femmes et jeunes. Les participant·e·s ont insisté sur l’importance de donner plus de place aux initiatives communautaires, considérées comme essentielles dans les stratégies de réduction des risques.
Enfin, les intervenant·e·s ont appelé à renforcer les mécanismes d’évaluation des politiques mises en œuvre, afin de mieux en mesurer les impacts. Pour Carolina Pinzón Gómez, chercheuse au Centre d’études sur la sécurité et les drogues (Centro de Estudios sobre Seguridad y Drogas – CESED) de la Universidad de los Andes, cette conférence permet de mettre en lumière des voix souvent ignorées et de faire avancer le débat vers des solutions plus inclusives. Dans un article publié dans le journal colombien El Espectador, elle souligne que les réponses doivent être co-construites avec les personnes concernées, en reconnaissant leur savoir et leur rôle dans la transformation des politiques. Selon elle, la Colombie a l’opportunité de devenir un laboratoire de politiques plus humaines, fondées sur l’évidence scientifique et la justice sociale.