Notre société entretient un rapport ambivalent avec l’alcool : d’un côté, la consommation est banalisée dans de nombreuses situations, que ce soit lors de fêtes d’entreprise ou de famille, et il faut souvent se justifier si on ne souhaite pas boire un verre. De l’autre, les personnes qui présentent une consommation problématique ou une dépendance à l’alcool se heurtent fréquemment à un manque de compréhension et font l’objet d’une stigmatisation. Avec le slogan de cette année, « soutenir au lieu de juger », la Journée invite à davantage de bienveillance envers les personnes concernées. Elle s’articule autour des différentes activités organisées par les services régionaux spécialisés dans les addictions pour donner de la visibilité à la thématique et faire connaître leurs offres de soutien.
La stigmatisation fait obstacle à la recherche de soutien
Beaucoup estiment que les problèmes d’alcool dénotent un manque de volonté, qu’on ne peut pas faire confiance aux personnes concernées et qu’elles sont seules responsables de leur dépendance, ce qui ne correspond pas à la réalité. La stigmatisation peut prendre différentes formes. Les professionnel∙le∙s de la médecine ou du social ne sont pas à l’abri de ce genre de préjugés. La façon dont les médias traitent les addictions influence aussi fortement l’image que le public se fait des personnes touchées par un problème d’alcool. En s’ajoutant aux difficultés liées à la dépendance, la réprobation sociale et l’exclusion constituent une charge supplémentaire pour celles-ci — un fardeau qui pèse également sur les proches. La stigmatisation a de lourdes conséquences : en étant perçues constamment de manière négative, les personnes concernées finissent par s’auto-stigmatiser, ce qui altère leur estime de soi et peut aggraver leur situation. Pour éviter d’être mises à l’écart, elles retardent le plus longtemps possible la recherche d’aide ou y renoncent complètement. Or, un accompagnement approprié a davantage de chances de réussir lorsque la dépendance ne s’est pas encore installée dans la durée.
En finir avec la stigmatisation
Du travail de sensibilisation à la couverture médiatique en passant par le fait d’aborder ouvertement les problèmes d’alcool, il existe différentes stratégies pour faire reculer la stigmatisation :
Journée nationale sur les problèmes liés à l’alcool
La Journée nationale sur les problèmes liés à l’alcool est organisée par le Groupement Romand d’Études des Addictions (GREA), Fachverband Sucht, Addiction Suisse, la Croix-Bleue Suisse et Ticino Addiction avec le soutien financier du Fonds national de prévention des problèmes liés à l’alcool. Elle se déroule chaque année en mai et sensibilise le public à la question de l’alcool et aux difficultés auxquelles sont confrontées les personnes qui ont une consommation problématique et leurs proches. Elle offre aux organisations un cadre pour leurs activités de sensibilisation.