Dans le sens du modèle biopsychosocial, approche théorique et clinique de la santé et de la maladie, la santé peut être considérée comme l’ensemble de facteurs physiques, psychologiques et sociaux (OMS, 2002). Or, ces trois domaines sont marqués par des transformations en partie fondamentales durant l’adolescence.
Une révision systématique de 232 études révèle que les enfants et les jeunes inactifs pendant plus de deux heures par jour présentent une mauvaise composition corporelle, une condition physique moins bonne et une estime de soi moins marquée (Tremblay et al., 2011). Le lien entre l’utilisation des médias et le surpoids a fait l’objet de nombreuses études et, de nos jours, il est prouvé qu’une utilisation intensive de l’ordinateur favorise l’apparition de problèmes de poids chez les enfants. L’un des risques définis est le comportement en ligne excessif ou la cyberaddiction. On parle entre autres de cyberaddiction lorsque la personne ne contrôle plus son utilisation d’Internet et ne réussit plus à garder l’équilibre entre ses activités en ligne et celles hors ligne (Willemse, 2016). Les résultats de la recherche actuelle révèlent que l’utilisation excessive des médias est associée à des troubles psychiques et physiques, surtout si elle va de pair avec un manque d’activité physique et une modification des habitudes du sommeil. De plus, la cyberaddiction, le cyberharcèlement ou la cyberintimidation représentent un risque pour le bien-être psychique des adolescents. Cependant, les résultats reposant en majorité sur des enquêtes transversales, il n’est pas possible, dans la plupart des cas, de définir exactement le type de ces liens.
Le rapport révèle l'importance de la famille et du temps passé avec elle. Les effets sont bénéfiques sur la santé en générale et plus particulièrement sur la qualité du sommeil. On voit par exemple, dans l'utilisation des écrans, que la visite des chats expose davantage à un sommeil perturbé, notamment chez les filles.
Ce rapport ne différencie pas suffisamment les aspects de l’utilisation des médias et des loisirs ainsi que les aspects de la santé, si bien que les éventuels liens ne peuvent pas être déterminés avec certitude. De plus, si l’on se penche sur les résultats actuels de la recherche, il est évident que les risques de l’utilisation des médias pour la santé ont été jusqu’à maintenant mieux analysés que les opportunités potentielles. Il faudrait donc que les études futures résorbent ce déséquilibre, en se penchant sur la consommation de médias saine : comment réussir à utiliser les médias de manière bénéfique et positive au quotidien ?