Inquiétante explosion du nombre d’exclusions des casinos en 2019

En 2019, plusieurs casinos suisses ont pu, grâce à la nouvelle loi sur les jeux d'argent (LJAr), étendre leur concession au domaine online. Ces nouvelles plateformes de jeux sur internet permettent notamment aux casinos suisses de capter une nouvelle clientèle et de proposer des jeux 24H/24. Chaque année, la Commission fédérale des maisons de jeu (CFMJ), chargée de la surveillance des casinos, publie les chiffres sur les exclusions des joueurs. En 2019, leur nombre a explosé. 


"La dépendance aux jeux d'argent en ligne ou au casino a explosé", titre le 24 Heures dans son édition du jour (p.15). Ainsi, depuis l'ouverture des casinos en ligne, le nombre de personnes dépendantes aux jeux d'argent a pris l'ascenceur. "Malaise", ajoute le 24 Heures. 

La nouvelle loi sur les jeux d'argent (LJAr), en vigueur depuis début 2019, permet aux casinos suisses de proposer des plateformes de jeu en ligne. Quatre casinos suisses avaient déjà obtenu l'autorisation nécessaire en 2019. La LJAr demande également aux casinos, pour pouvoir exercer, de mettre sur pied des programmes de mesures sociales, c'est-à-dire des programmes de protection des joueurs. Ces mesures doivent prévenir le jeu excessif et, en dernier recours, permettre l'exclusion du joueur. 

La Commission fédérale des maisons de jeu (CFMJ), qui délivre les autorisations et surveille les casinos, publie chaque année la statistique du nombre de joueurs exclus des casinos terrestres comme en ligne (l'interdiction de jeu est valable pour les deux). Ainsi, à la fin de l'année 2019, la Suisse a passé la barre des 60'000 joueurs exclus des jeux d'argent. 

Le nombre de joueurs exclus augmente régulièrement, avec une moyenne de 3'500 nouvelles exclusions annuelles depuis une décennie. Or, en 2019, ce sont 4'278 nouvelles exclusions qui ont été prononcées, soit une augmentation de 22%. En partie la faute, peut-on le présumer, aux nouveaux domaines de jeu en ligne. 

Lors de la consultation sur la nouvelle loi, le GREA avait déjà soulevé les défis que cette ouverture représentait pour les milieux de la prévention.