La relation entre les crises économiques et la santé publique, notamment en ce qui concerne la consommation d’alcool et de tabac, a déjà fait l’objet de nombreuses recherches. Toutefois, les conséquences des récessions sur l’usage des substances illicites demeurent peu explorées. Dans ce contexte l’Agence de l’Union européenne sur les drogues (EUDA) vient de publier un rapport de synthèse fondé sur une revue approfondie de littérature. Cette publication relève des impacts complexes et variables en fonction des groupes d’âge et des types de substances.
En essence, les jeunes et les personnes vivant dans des conditions de vie précaires semblent être plus touchés par ces effets. Les données suggèrent notamment une hausse de la consommation de cannabis chez les adolescents et les jeunes adultes lors des crises économiques récentes, ainsi que des modifications des comportements de consommation, tels que le passage à des modes de consommation plus à risque (p.ex. de l’inhalation à l’injection). L’étude appelle à une vigilance accrue et encourage la recherche sur ces questions, afin de mieux comprendre et de mieux anticiper ces phénomènes à l’avenir, notamment au travers du développement d’initiatives de réduction des risques.
Dans une perspective plus large, il apparait crucial de souligner la responsabilité des décideurs politiques et des états dans la protection de la population, et en particulier de personnes les plus à risque, afin de prévenir les mécanismes de précarisations – et plus largement de paupérisation – lors de périodes économiques instables ou de récession.