Des chiffres alarmants pour la santé et l’environnement
L’interdiction de vente des puffs s’appuie sur des données préoccupantes : 59% des jeunes romand·e·s de 14-25 ans en ont déjà consommé selon une étude d’Unisanté. Ces produits colorés, aux arômes sucrés et au marketing ciblant les jeunes contiennent en réalité jusqu’à 20 mg de nicotine, pouvant créer une forte addiction. Et malgré l’interdiction de vente aux mineur·e·s depuis 2020, de nombreux points de vente continuent de leur en vendre illégalement.
Au-delà de la santé publique, l’impact environnemental de ces cigarettes électroniques jetables est désastreux. Les batteries au lithium de ces millions de puffs importées annuellement en Suisse finissent majoritairement dans les ordures ménagères (voire dans les rues, la nature ou les lacs) au lieu d’être recyclées.
Pressions industrielles et flou juridique
L’adoption de cette loi s’est faite malgré un lobbying intense de l’industrie du tabac, qui dénonce une mesure inefficace risquant de renforcer le marché noir. Le principal obstacle reste juridique : l’interdiction de produits du tabac relève normalement de la compétence fédérale. Un recours au Tribunal fédéral est probable, comme au Valais où Philip Morris conteste déjà une mesure similaire.
La mise en œuvre reste floue. Le Conseil d’État doit encore promulguer la loi et définir les modalités pratiques (contrôles, délais d’écoulement des stocks). En attendant, les puffs continuent d’être vendues dans les commerces genevois…
Une tendance nationale et internationale
Cette interdiction s’inscrit dans un mouvement plus large. Le Parlement fédéral a adopté une motion similaire, les cantons du Jura et de Berne suivent la même voie, tandis que Vaud limite déjà la vente aux mineur·e·s. À l’international, la Belgique, la France, l’Irlande, le Royaume-Uni et l’Allemagne ont également banni ces produits en 2025.
Pour les professionnel·le·s de la prévention, cette mesure représente une avancée importante contre la normalisation du vapotage chez les jeunes. Il reste à voir si elle résistera aux tribunaux et parviendra effectivement à réduire l’accès sans créer de marché parallèle…