Enquête de la RTS sur les liens entre l’Université de Neuchâtel et Philip Morris

04.03.2024

Après l’École polytechnique fédérale de Zurich, c’est au tour de l’Université de Neuchâtel d’être sous le feu des projecteurs étant donné les liens entretenus avec des chercheurs de Philip Morris. Le pôle enquête de la RTS y consacre un reportage.


L'Université de Neuchâtel (UNINE) entretient des liens étroits avec Philip Morris, notamment par le recrutement d'un privat-docent travaillant pour la compagnie de tabac, comme le signale le pôle enquête de la RTS. Malgré les critiques, l'université justifie cette décision par l'excellence scientifique du professeur et l'absence de rémunération. Par ailleurs, deux thèses de doctorat en botanique ont été réalisées en collaboration avec des chercheurs de Philip Morris, suscitant des préoccupations quant aux conflits d'intérêts potentiels.

Les milieux de la prévention du tabagisme soulignent les risques de biais, accusant l'industrie du tabac d'influencer les orientations de la recherche. Pourtant, comme précédemment lors de la médiatisation de la collaboration entre l'EPFZ et le cigarettier, ce dernier et l'UNINE insistent sur la transparence et l'indépendance de leur collaboration. Dans le cas présent, ils affirment que leurs travaux visent à développer des produits moins nocifs pour les fumeurs et fumeuses adultes.

Cette situation soulève des questions éthiques sur la collaboration entre les universités et le secteur privé, d'autant plus qu'un nombre significatif d'institutions académiques refusent toute collaboration avec l'industrie du tabac. Malgré les bénéfices potentiels pour la recherche, ces partenariats suscitent des préoccupations quant à l'intégrité scientifique et à l'influence des intérêts commerciaux, à plus forte raison dans un contexte historique marqué par l'influence de l'industrie du tabac sur les milieux de la recherche.