Communiqué – À Morges, une exposition pour questionner notre rapport aux drogues et aux addictions

La consommation de substances psychoactives dans l’espace public fait particulièrement de bruit ces derniers mois, en lien avec la consommation de crack dans les villes. Ces usages visibles de stimulants questionnent, inquiètent et nous invitent à remettre nos politiques publiques en question. Pour autant, si certains usages de drogues s’exposent au grand jour dans l’espace public – souvent faute d’alternatives – d’autres sont confinés silencieusement, dans la sphère privée. C’est d’ailleurs le cas pour la majorité des personnes qui consomment des substances psychoactives.

Les problématiques de consommation et d’addiction ont la spécificité d’être entourées d’une dimension morale qui peut pousser à cacher des souffrances, taire un plaisir ou consommer dans une indifférente normalité. Pour performer au travail, soulager sa souffrance ou pour expérimenter une sensation dans un cadre festif, les usages sont multiples. Le regard que l’on porte sur ces usages varie selon le statut social et professionnel, l’âge, le genre et l’origine de la personne qui consomme. Si les représentations sociales des drogues influencent directement les parcours de vie, mais aussi les politiques et les lois, elles ne correspondent que rarement avec les savoirs expérientiels et scientifiques.

Cette exposition propose d’explorer les représentations sociales autour des drogues et des addictions. Elle invite à s’interroger sur la place que prennent les substances psychoactives dans nos vies et dans la société de manière plus large, à éclairer ce qui est invisible et questionner ce qui est visible. La première salle est consacrée à l’aspect visible des consommations, celles qui ont lieu dans les espaces publics ou festifs. Un quiz permet également de tester ses connaissances sur les addictions et de démentir certaines idées reçues. La deuxième salle ouvre la porte de l’intime et, via des témoignages, permet de rappeler que la majorité des consommations et des addictions sont invisibles. Les personnes concernées ont bien souvent des parcours de vie en dents de scie, et leurs consommations sont entourées de honte et de secrets.

L’exposition est proposée par le Groupement Romand d’Études des Addictions (GREA) dans le cadre de son 60^ème anniversaire du 4^ème Sommet international des fédérations francophones du domaine des addictions, événements qui auront lieu les 14 et 15 novembre à Morges. Elle a été réalisée en collaboration avec la Fondation Le Relais et l’Association Entrée de Secours, deux organisations morgiennes qui accompagnent des personnes avec des problématiques d’addictions dans la région. Les photos de l’exposition ainsi que les illustrations ont été réalisées par les bénéficiaires de la structure d’insertion socioprofessionnelle Impulsion de la Fondation Le Relais, dans une approche art-thérapeutique et de rétablissement du lien social. La scénographie est réalisée par l’association Tokyo Moon qui conçoit des projets artistiques dans une fibre sociale.

L’exposition est visible à l’Espace 81 à Morges du 6 novembre au 1^er décembre 2024, tous les jours de 9h à 18h. L’entrée est gratuite.

Contact
Camille Robert, co-secrétaire générale du GREA, +41 78 891 39 41