Cocaïne et crack: si proches mais perçus si différemment. Décryptage de Marie Jauffret-Roustide dans The Conversation

Alors que ces deux drogues sont étroitement liées - l’une étant un dérivé fumable de l’autre - elles bénéficient d’images totalement différentes dans les discours politiques et médiatiques. L’occasion pour la sociologue Marie Jauffret-Roustide de montrer quels sont les enjeux autour de ces constructions sociopolitiques et historiques.


Malgré la proximité pharmacologique de la cocaïne et du crack, on peut observer des discours et représentations très différents: la première est fréquemment associée à la vie nocturne et festive, alors que la seconde renverrait plutôt à une certaine déchéance et aux marges de la société.

Le traitement médiatique qui a été fait autour du crack en France, et plus récemment en Suisse, illustre en partie ce phénomène, avec des images déshumanisantes - dont celle persistante des « zombies » - qui renforcent la stigmatisation des personnes en situation de vulnérabilité, tel que l’avait également signalé Camille Robert dans un éditorial du GREA.

Dans son analyse, Marie Jaufret-Roustide montre quels sont les enjeux politiques derrière ce type de discours dévalorisants, en rappelant qu’historiquement la lutte contre les drogues a souvent été un prétexte afin de parvenir à des fins politiques, notamment d’accroître le contrôle social sur des minorités et groupes sociaux perçus comme dangereux.

En outre, elle signale également que la stratégie politique qui a prévalu en France jusqu’à présent a globalement déplacé les problèmes plutôt que contribué à leur résolution. Pourtant, il existe d’autres solutions que le tout répressif. La sociologue les parcourt dans son article. Bonne lecture.