Malgré la proximité pharmacologique de la cocaïne et du crack, on peut observer des discours et représentations très différents: la première est fréquemment associée à la vie nocturne et festive, alors que la seconde renverrait plutôt à une certaine déchéance et aux marges de la société.
Le traitement médiatique qui a été fait autour du crack en France, et plus récemment en Suisse, illustre en partie ce phénomène, avec des images déshumanisantes - dont celle persistante des « zombies » - qui renforcent la stigmatisation des personnes en situation de vulnérabilité, tel que l’avait également signalé Camille Robert dans un éditorial du GREA.
Dans son analyse, Marie Jaufret-Roustide montre quels sont les enjeux politiques derrière ce type de discours dévalorisants, en rappelant qu’historiquement la lutte contre les drogues a souvent été un prétexte afin de parvenir à des fins politiques, notamment d’accroître le contrôle social sur des minorités et groupes sociaux perçus comme dangereux.
En outre, elle signale également que la stratégie politique qui a prévalu en France jusqu’à présent a globalement déplacé les problèmes plutôt que contribué à leur résolution. Pourtant, il existe d’autres solutions que le tout répressif. La sociologue les parcourt dans son article. Bonne lecture.