Fruit d’une collaboration entre Addiction Suisse, l’École des sciences criminelles de l’Université de Lausanne et Unisanté, cette étude repose sur un large éventail de sources : analyses de produits saisis, relevés d’eaux usées, entretiens, données policières et retours d’usager·e·s.
Les résultats montrent une nette évolution du marché vaudois depuis 2018 : la cocaïne est aujourd’hui plus accessible, plus pure, et moins chère, comme en témoigne, par exemple à Lausanne, la division par deux du prix de la cocaïne pure en dix ans, malgré la pandémie et l’inflation. En parallèle, la pureté des produits atteint des niveaux records, jusqu’à 85 %, augmentant significativement les risques pour la santé.
Le rapport souligne aussi la progression du crack, souvent préparé localement à partir de cocaïne achetée en rue. Ce phénomène, observé notamment à Yverdon, traduit une transformation indirecte du marché. En outre, l’analyse des eaux usées révèle une consommation élevée dans plusieurs villes vaudoises, notamment Lausanne et Yverdon-les-Bains. Si la structure générale du marché reste relativement stable depuis l’étude de 2018 « Structure et produits du marché des stupéfiants »(MARSTUP), elle se caractérise désormais par une plus grande diversité de profils impliqués dans le marché, une concurrence renforcée et un recours croissant à des canaux digitaux et à des services de livraison.
En définitive, MonitorStup met en évidence un marché plus actif, plus fragmenté et plus difficile à contenir. Dans un tel contexte, où les logiques de l’illégalité s’intensifient, l’option d’une régulation par les autorités publiques apparaît plus que jamais comme une nécessité.