Face aux menaces de restrictions financières dans le domaine des addictions, le GREA, le Fachverband Sucht, Addiction Suisse, la Société Suisse de Médecine de l’Addiction (SSAM) et Ticino Addiction ont déposé une pétition intitulée « Non aux coupes budgétaires dans le domaine des addictions » avec environ 10 000 signatures. Cette mobilisation visait à alerter sur les conséquences des mesures d’économies envisagées par la Confédération et certains cantons sur la mise en œuvre de la Stratégie nationale Addictions.
La situation dans le domaine des addictions n’a jamais été aussi tendue qu’aujourd’hui depuis les années 1990. Les restrictions budgétaires annoncées mettaient en péril la gestion des défis sanitaires et sociaux liés aux consommations de substances et à une augmentation de la précarité, alors même que les besoins d’accompagnement et de prévention ne cessent de croître.
La mobilisation a permis d’obtenir un premier résultat concret. Le Conseil national et le Conseil des États sont parvenus à un accord pour l’année 2026, prévoyant des dépenses supplémentaires de 400’000 francs spécifiquement alloués à l’aide et à la prévention en matière d’addictions. Cette décision fait suite aux délibérations du Conseil national du 9 décembre et aux discussions du Conseil des États du 2 décembre, qui avaient déjà permis d’atténuer l’ampleur des restrictions initialement envisagées.
Les organisations signataires de la pétition prennent acte avec satisfaction de ce premier succès, qui démontre l’importance de la mobilisation collective. Toutefois, elles rappellent que le budget pour la mise en œuvre de la Stratégie nationale Addictions devrait être augmenté, et non simplement maintenu ou réduit. La décision tombée ne fait que limiter le montant annoncé dans la presse des coupes 2026, d’environ 900’000 francs. Le budget addiction 2026 devrait donc être réduit au final d’environ 500’000 francs.
Les restrictions budgétaires dans ce domaine ne constituent pas des économies réelles. Elles engendrent des dépenses ultérieures considérables qui pèseront sur l’ensemble du système de santé et de sécurité sociale. Le renoncement aux soins, l’aggravation des situations sanitaires et l’augmentation des hospitalisations d’urgence représentent des coûts bien supérieurs aux investissements en prévention et en accompagnement précoce.
Face à ces enjeux, le GREA et ses partenaires resteront vigilants et continueront à s’opposer avec détermination à toute nouvelle tentative de restriction budgétaire dans le domaine des addictions. La protection de la santé publique et l’accès aux soins pour les personnes concernées par des problématiques d’addictions ne peuvent être sacrifiés sur l’autel des économies à court terme.
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