"Bienvenue dans le monde de ceux qui ne s'ennuient jamais devant un match, ceux qui savent gagner en cas de défaite, ceux pour qui prédire le futur devient une seconde nature". Les mots sont aguicheurs et s'adresse à un public jeune. Cette camapagne de publicité a suscité tant la réaction des spécialistes de la Plateforme Jeu que d'une élue fédérale et des médias.
L'article 74 al. 1 de la Loi fédérale sur les jeux d'argent (LJAr) interdit la publicité des exploitants de jeux d'argent réputée outrancière, ou qui induit en erreur. L'article 77 al. 1 de l'ordonnance (OJAr) précise que sont notamment considérées comme induistant en erreur les messages publicitaires qui donnent l'impression que les compétences, les connaissances ou l'adresse du joueur influencent ses chances de gagner alors que ce n'est pas le cas.
Estimant que cette publicité ne respecte pas les critères fixés par la loi, les membres de la Plateforme Jeu du GREA ont adressé début novembre un courrier à l'autorité intercantonale de surveillance, la Gespa (auparavant Comlot). La Conseillère nationale Laurence Fehlmann Rielle a interpellé le Conseil fédéral au même moment. Ces deux interpellations ont mis en évidence que :
La réponse de la Gespa ne s'est pas faite attendre, puisque les membres de la PF Jeu ont reçu un retour quelques jours après l'envoi de leur courrier. La Gespa a estimé que la publicité ne contrevient pas aux exigences de la LJAr.
Le Conseil fédéral a répondu le 27 février à l'interpellation de Mme Fehlmann Rielle. Dans sa réponse, il indique que la surveillance des activités des exploitants de loterie est du ressort de... la Gespa. Le Conseil fédéral exerce bien la haute surveillance de la Gespa, mais il ne peut agir qu'en cas d'abus manifeste. Déduisez : ce n'est pas le cas ici. Et donc, comme dit Mme Fehlmann Rielle, le Conseil fédéral a en somme répondu "circulez, il n'y a rien à voir".