L'étude de trois instituts nationaux de santé français (ANSM, Assurance maladie, Inserm) réalisée entre 2009 et 2015 montre une utilisation importante du baclofène hors du cadre de son autorisation de mise sur le marché. L'étude a notamment porté sur son administration à différentes doses pour des problèmes liés à l'alcool. Il ressort que l'utilisation à fortes doses double le risque de décès par rapport à d'autres médicaments mis sur le marché pour traiter l'alcoolodépendance.
En particulier, le risque d’intoxication, d’épilepsie et de mort inexpliquée (selon le certificat de décès) s’accroît avec la dose de baclofène reçue.
Un peu plus de 1% des patients ont reçu des doses de baclofène supérieures à 180 mg par jour. Ils sont peu nombreux à poursuivre leur traitement dans la durée. Au cours des six premiers mois d’utilisation, seuls 10% des patients l’ont pris sans l’interrompre. In fine , comme pour les médicaments indiqués dans la dépendance à l’alcool, plus de 4 patients sur 5 débutant un traitement avec le baclofène l’arrêtent définitivement au cours des six premiers mois d’utilisation
Le profil de sécurité du baclofène utilisé en dehors de l’indication neurologique est préoccupant, notamment lorsqu’il est reçu à fortes doses. Ces données amènent l’Agence nationale de sécurité des médicaments (ANSM) à engager dès à présent une révision de la recommandation temporaire d'utilisation du baclofène dans l’alcoolo- dépendance, notamment en ce qui concerne les doses administrées. Par ailleurs, les résultats de cette étude seront pris en compte dans le cadre du dossier de demande d’autorisation de mise sur le marché du baclofène dans le traitement de l’alcoolo-dépendance qui est actuellement en cours d’évaluation à l’ANSM.