La séance s’est tenue le 21 novembre 2024 au Radeau, à Orsonnens (FR). Cette institution fribourgeoise accueille en résidentiel et en ambulatoire des personnes en situation d’addictions et avec troubles associés. Le Radeau propose diverses prestations visant un accompagnement vers un nouvel équilibre dans les sphères privée, professionnelle, sociale et familiale, notamment à travers des ateliers professionnels dont une boulangerie formatrice.
Les responsables d’institutions romandes ont partagé les défis et développements actuels du terrain. La limitation de l’accès à l’espace de consommation supervisée de Lausanne génère des répercussions sur l’ensemble de la région, notamment par le déplacement des consommations vers l’espace public. Cette situation crée des tensions accrues dans plusieurs cantons et régions.
Les enjeux budgétaires marquent également l’actualité institutionnelle. Plusieurs structures ont dû négocier tardivement leurs financements, sans obtenir les renforcements nécessaires dans les secteurs sous tension. Les cantons indiquent que ces contraintes ne sont pas temporaires, ce qui complique la planification et la communication interne avec les équipes. En effet, les besoins eux, restent élevés.
Du côté des développements, plusieurs institutions travaillent à élargir leurs prestations, on peut notamment citer : la mise en place d’équipes mobiles, développement de structures des régions peu desservies, des projets résidentiels pour jeunes ou l’extension des services de drug checking.
Le GREA a présenté ses travaux récents sur la procédure de consultation relative à la LPCan, les thématiques de travail « Seniors et addiction » et « Handicap et addiction » qui suscitent de nouveau partenariats, ainsi que le projet sur le travail social dans le domaine des addictions.
Xavier Pilloud, fondateur de VIRTÙ Public Affairs, a animé un échange sur la gestion de crise. Une crise se définit par son impact simultané sur la réputation et le fonctionnement d’une institution. Elle touche à la fois l’interne et l’externe, et modifie les rapports de force établis.
Face à une crise, trois questions fondamentales doivent trouver une réponse : que faut-il préserver ? Qui communique ? Quels sont les scénarios possibles ? La préparation permet d’anticiper différentes évolutions et d’adapter les mesures en conséquence.
Lorsque la crise vient de l’extérieur, trois principes guident la réponse : la réactivité, la transparence objective et l’empathie envers les personnes concernées. Pour les crises internes, l’enjeu réside dans la capacité à détecter les signaux faibles, maintenir une gouvernance robuste, prévoir des schémas de fonctionnement clairs.
Dans les deux cas, il faut s’exercer régulièrement à ces situations.
Les relations avec les journalistes méritent une attention particulière. Ces professionnel·le·s ont pour mission de rechercher la vérité et de demander des comptes aux personnes en situation de pouvoir. La Déclaration des devoirs et des droits garantie par le Conseil suisse de la presse constitue un cadre de référence utile en cas de couverture médiatique problématique.
La séance a souligné l’importance de profiter des périodes calmes pour définir les rôles, tester les procédures et s’exercer aux situations de crise. Cet investissement, certes coûteux en temps, se révèle rapidement rentable et permet de disposer d’outils mobilisables en cas de besoin.
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