Canada : un rapport alerte sur le jeu en ligne chez les jeunes adultes

Un rapport du Centre canadien sur les dépendances et l’usage de substances (CCDUS) alerte sur le jeu en ligne chez les jeunes. Ce rapport souligne qu’elles et ils présentent un risque plus élevé de conséquences négatives liées à la pratique des jeux d’argent, notamment au niveau financier, émotionnel, psychologique et relationnel.

Le CCDUS a mené une étude en partenariat avec Greo Evidence Insights (Greo) et Recherche en santé mentale Canada (RSMC) portant sur les pratiques de JHA. Cette étude a été menée en 2024 auprès d’un échantillon de 8’211 personnes de 18 ans et plus vivant au Canada. Les auteurs de l’étude mettent en avant trois résultats suivants importants :

  1. 23,5% des jeunes adultes (18 à 29 ans) ayant joué en ligne dans la dernière année rapportaient avoir subi un niveau élevé de conséquences négatives (baisse de leurs économies, augmentation de leurs dettes de carte de crédit et dégradation de leur bien-être)
  2. Environ un·e jeune adulte sur trois (32%) a déclaré jouer de l’argent en ligne
  3. Les jeux en ligne sont beaucoup plus risqués que les autres formes de jeu. Les auteurs précisent que par rapport aux personnes ayant uniquement joué à la loterie terrestre, les personnes qui ont joué en ligne sont
    • 10 fois plus susceptibles de dépasser les seuils de jeu à moindre risque
    • 45 fois plus susceptibles de répondre aux critères du jeu problématique
    • 20 fois plus susceptibles de rapporter un niveau élevé de conséquences négatives associées au jeu

Les auteurs soulignent que contrairement à l’alcool, le tabac et le cannabis, les jeux d’argent ne font pas l’objet d’une stratégie de prévention au niveau fédéral au Canada. Ils recommandent :

  • d’élaborer une stratégie fédérale de lutte contre les conséquences négatives des JHA, afin d’harmoniser les différentes réglementations existantes en matière de JHA au Canada,
  • de s’attaquer aux conflits d’intérêts présents dans l’écosystème des JHA,
  • de stabiliser le financement pour la prévention, le traitement et la recherche,
  • de mettre en place des systèmes de surveillance et d’évaluation des conséquences négatives des JHA et de leurs coûts,
  • d’accroître la sensibilisation du public et des fournisseurs de services de première ligne à ces conséquences