Le Global Tobacco Industry Interference Index 2025 révèle une situation préoccupante pour la Suisse. Avec un score de 96 points sur 100, le pays se classe avant-dernier sur 100 nations étudiées et obtient le plus mauvais résultat parmi les pays européens participants à cette étude. L’indice en question mesure l’influence exercée par l’industrie du tabac et de la nicotine sur les autorités publiques : lobbying, financements politiques, partenariats institutionnels et proximité parlementaire. Selon les auteurs, les résultats helvétiques montrent des défaillances dans chacun de ces domaines.
Des exemples concrets qui questionnent
Des initiatives économiques sponsorisées par des multinationales du tabac bénéficient de partenariats avec des départements fédéraux et des cantons, des membres du Conseil fédéral qui participent à des événements soutenus par l’industrie malgré l’interdiction du parrainage d’activités confédérales par le secteur du tabac depuis octobre 2024, des financements directs de partis politiques par des multinationales du tabac lors d’élections fédérales… Autant d’exemples illustrent la multiplicité et la complexité de ces travaux d’influence. Cette pratique, exceptionnelle en Europe, découle en essence de la non-ratification par la Suisse de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac (convention pourtant signée par la confédération en en 2004). L’analyse identifie par ailleurs quelques 30 membres du Parlement fédéral entretenant des liens avec l’industrie, dont plusieurs siègant dans les commissions traitant de santé et d’économie.
Un appel au changement soutenu par le GREA
Le GREA soutient l’appel lancé par les auteur·trice·s du rapport, le Global Center for Good Governance in Tobacco Control et l’Association suisse pour la prévention du tabagisme, pour un renforcement des mesures en la matière et la ratification immédiate de la Convention-cadre de l’OMS pour la lutte antitabac.