Zürich ouvre un nouvel ECS pour les personnes non-résidentes
Une réponse pragmatique aux déplacements interrégionaux
Pour répondre à l’augmentation de personnes venues d’autres cantons consommer des drogues, la Ville de Zurich ouvrira, dès le 1er octobre 2025, un centre de consommation spécifiquement destiné aux personnes non-résidentes. Cette initiative pragmatique comble un manque important : actuellement, les usager·ère·s n’ont d’autre alternative que la consommation dans l’espace public, les exposant à des risques sanitaires accrus et à des mesures répressives, les structures existantes n’étant accessibles qu’aux personnes domiciliées à Zurich.
L’enjeu de l’accessibilité des ECS
Ce projet zurichois met en lumière un défi national : l’inégale répartition des structures d’aide en Suisse et la concentration de la précarité et des consommations dans les grands centres urbains. En réorientant les personnes vers les services de leur région d’origine, Zurich espère encourager une meilleure répartition des responsabilités – et donc des financements – entre les cantons, ce qui est indispensable. Cette démarche doit cependant composer avec la réalité de la consommation, naturellement concentrée dans les centres urbains pour des raisons d’accès aux produits et de socialisation entre les personnes usagères. Elle rappelle un principe fondamental de la réduction des risques : pour être efficaces, les centres de consommation sécurisés doivent maintenir un accès au plus bas seuil possible. Une large accessibilité est la condition sine qua non pour toucher les publics les plus vulnérables et remplir leur mission de santé publique.
Alors que l’accueil universel est remis en question dans le canton de Vaud, la Ville de Zürich fait le constat de l’échec de sa politique d’accès restrictive.
Le GREA publie un papier de position sur les conditions d’accès aux ECS
A ce propos, le GREA vient de publier son nouveau papier de position concernant l’accessibilité aux ECS. Adopté à l’unanimité par le comité du GREA en septembre 2025, ce document fourmi des arguments juridiques, de santé publique et socio-économiques pour défendre l’accueil universel dans les ECS.
