Les cantons de Suisse orientale se préparent à l’arrivée du fentanyl

23.01.2025

La Suisse se prépare à une éventuelle propagation du fentanyl, un puissant opioïde synthétique. Le canton de Bâle-Ville renforce sa surveillance des drogues, devenant ainsi, après Zurich, le deuxième canton à prendre des mesures concrètes. En Europe, le fentanyl est déjà présent sur le marché noir au Royaume-Uni et dans le nord de l’Allemagne.

Le fentanyl joue un rôle important dans l’épidémie de surdoses qui sévit depuis tantôt dix ans aux États-Unis, phénomène qui n’a pour l’instant pas atteint l’Europe.

En Suisse, l’usage médical du fentanyl, qui est classé comme stupéfiant, est strictement contrôlé. Il est utilisé sur prescription comme analgésique puissant, principalement pour la gestion de douleurs aiguës ou chroniques ainsi que dans les soins palliatifs.

Les cantons de Suisse orientale se mobilisent afin d’anticiper une possible arrivée du fentanyl sur le marché noir, qui ne serait a priori pas issu d’un détournement de médicaments, suivant ainsi l’exemple de Zurich et Bâle-Ville qui effectuent déjà des tests ciblés pour détecter des traces de fentanyl dans les substances vendues illégalement. La présence d’autres opioïdes de synthèse extrêmement puissants, les nitazènes, fait également l’objet d’une surveillance.

Il s’agit avant tout d’instaurer un échange élargi et interdisciplinaire en Suisse orientale entre les autorités des différents cantons et les expert·e·s, ainsi qu’avec l’OFSP. La détection précoce, la sensibilisation des professionnel·le·s, des consommateurs et consommatrices, ainsi que la réduction des risques sont les lignes directrices adoptées par les villes de Zurich et Bâle qui jouent ainsi un rôle de pionniers.

Les mesures suivantes sont actuellement étudiées ou existent déjà dans certains cantons :

  • Le développement de nouvelles méthodes de test adaptées au fentanyl, notamment afin de détecter des concentrations extrêmement faibles de la substance.
  • Le renforcement de la surveillance des drogues visant à identifier quelles substances sont vendues et consommées dans la rue, et l’adaptation des services de drug checking.
  • L’obligation de signaler les cas potentiels de fentanyl rencontrés au sein des hôpitaux, des salles de consommation ou par la police.

Aujourd’hui en Suisse, la situation n’est cependant pas alarmante et les autorités se veulent rassurantes. Selon Regine Steinauer, responsable du département des addictions du canton de Bâle-Ville, une situation comme celle des États-Unis n’est pas prévue en Suisse, mais il faut se tenir prêt.