Baisser sa consommation d’alcool réduirait de 40% le risque de cancer

Tandis que le Dry January bat son plein, une étude récente met en évidence le lien entre baisse de consommation d’alcool ou abstinence et réduction significative des risques pour certains cancers associés à l’alcool. La réduction est d’environ 40% pour les deux sexes.

La consommation d’alcool, même à faible dose, comporte des risques de développer toutes sortes de maladies, dont les cancers en particulier du foie, de la bouche, de la gorge, de l’œsophage, du côlon et du rectum, ainsi que du sein chez les femmes. Selon le rapport Alcohol and Cancer Risk de 2025, l’alcool est responsable de 100’000 cas de cancers par année aux Etats-Unis et 20’000 décès dus à cette maladie. En Suisse, sur les 40’000 nouveaux cas de cancer qui surviennent chaque année, entre 1’600 et 3’200 sont imputables à la consommation régulière d’alcool, souligne Le Temps (18 janvier 2025) sur la base d’un rapport de la Ligue contre le cancer.

Pour le cancer du sein, l’alcool est délétère à faible dose. Selon une publication de l’Institut national français du cancer en 2022,  le risque augmente dès une consommation de moins d’un verre par jour alors que pour celui du foie, le risque apparaît à partir d’une consommation supérieure à 4 verres par jour. Les femmes ménopausées seraient davantage exposées si elles consomment.

La consommation d’alcool est un facteur de risque établi. Cependant, il existe peu d’études sur l’effet d’une réduction ou d’une cessation de la consommation d’alcool sur l’incidence des cancers. Or, une étude de cohorte rétrospective publiée en juillet 2024 dans The Lancet (PDF ci-dessous) montre que diminuer ou arrêter sa consommation provoque une baisse de 40% des risques de cancer chez les deux sexes. Elle s’appuie sur les données des hôpitaux français entre 2018 et 2021, soit 25 millions d’adultes hospitalisés.

La réhabilitation alcoolique en milieu hospitalier et l’arrêt ont un impact majeur sur la réduction des risques de cancers associés à l’alcool. Cela inclut généralement un sevrage médical supervisé et un soutien psychologique, mais l’étude évoque aussi l’implication des groupes de soutien et l’accompagnement en ambulatoire.

Dans un article du CHU de Bordeaux, l’équipe de chercheurs se dit surprise de constater l’ampleur de l’effet des interventions thérapeutiques chez les personnes alcoolodépendantes : « (…) Même si l’alcoolodépendance est souvent associée à des rechutes, cette étude souligne que, malgré les rechutes, les périodes d’abstinence diminuent considérablement le risque de développer un cancer et d’autres maladies chroniques. »