Même si le Rapport mondial sur les drogues 2024 publié par l’Office des Nations Unies contre la drogue et le crime (UNODC) aborde des questions importantes, telles que l’accès inégal aux médicaments contrôlés pour la gestion de la douleur et les soins palliatifs, le Consortium international sur les politiques en matière de drogues (IDPC) souligne dans son analyse intitulée « Le Rapport mondial sur les drogues 2024 : une tentative ratée de redéfinir le droit à la santé des personnes qui consomment des drogues » qu’il ne parvient pas pour autant à intégrer pleinement une perspective des droits humains. Bien qu’il reconnaisse le droit à la santé, il minimise des éléments cruciaux tels que la réduction des risques et la dépénalisation, qui sont essentiels pour protéger la santé des personnes concernées. Cette omission semble davantage motivée par des considérations politiques que par une évaluation des besoins en matière de santé publique.
Dans son analyse, l’IDPC établit une comparaison avec le rapport de la Rapporteuse spéciale des Nations Unies sur le droit à la santé, Tlaleng Mofokeng, qui propose une approche intersectionnelle et décoloniale, appelant à une réforme du régime international de contrôle des drogues. En revanche, le rapport de l’UNODC semble se contenter d’une approche plus conservatrice, évitant de s’attaquer aux racines néocoloniales des politiques antidrogue.
L’IDPC appelle ainsi à une réforme des politiques mondiales en matière de drogues, soulignant que les politiques punitives ont des conséquences dévastatrices sur la santé et les droits des populations marginalisées. Le document de l’IDPC insiste sur la nécessité d’une participation des personnes concernées et des communautés locales dans les décisions liées à la santé, afin de garantir que les initiatives de réduction des risques soient soutenues par des ressources adéquates et un engagement politique fort.