À l’aide d’une analyse statistique de données, telles que les tendances liées à l’usage de drogues, la mortalité associée, ainsi que d’autres facteurs qualitatifs comme les implications sociales et juridiques, notamment la stigmatisation des consommatrices et des consommateurs, les chercheur·e·s démontrent dans cet article scientifique que les objectifs de la criminalisation de la consommation personnelle de drogues en Suède — visant à réduire l’accès, la demande et l’utilisation des drogues, tout en diminuant les méfaits associés — n’ont pas fonctionné.
Les données disponibles montrent qu’il n’y a pas eu de réduction significative de l’usage des drogues ou de la mortalité qui y est liée, en dépit d’une politique répressive considérée comme la plus sévère des pays nordiques. Au contraire, les taux d’usage de cannabis ont doublé depuis 2010 et la mortalité liée aux drogues a continué d’augmenter depuis les années 1970. La prohibition engendre des coûts élevés pour le système de contrôle et a mené à une augmentation des condamnations pour des infractions mineures. Cela contribue à la stigmatisation des utilisateurs et utilisatrices. Malgré ces résultats préoccupants, le gouvernement suédois semble maintenir sa stratégie répressive. Il a augmenté récemment les sanctions pour la vente de petites quantités de drogues et introduisant des mesures supplémentaires pour criminaliser les infractions mineures.
En fin de compte, la politique prohibitionniste suédoise semble enfermée dans une vision dystopique où l’augmentation des sanctions est perçue comme la solution à la problématique de la drogue, alors que des approches plus viables et encourageantes, axées sur la réduction des risques et la décriminalisation, ont montré des résultats bien plus positifs ailleurs.
En Suisse, cet état de fait ne doit pas être oublié. Il doit permettre de souligner que notre politique des quatre piliers permet d’avancer de manière constructive. À l’heure où des problématiques de consommations dans l’espace public font les gros titres des médias, il est important de se concentrer sur les solutions les plus efficaces et de ne pas céder à des solutions réductionnistes et stigmatisantes.