Fonctionnalités addictives, conséquences négatives sur la santé mentale : les dessous du procès de TikTok aux États-Unis

La plateforme de médias sociaux TikTok, propriété de la société chinoise ByteDance, s’est vue assignée en justice par quatorze procureur·e·s régionaux aux États-Unis. Le procès a démarré le 8 octobre passé. On reproche notamment à TikTok de porter atteinte à la santé mentale, tout en développant des pratiques et fonctionnalités douteuses qui ne sont pas sans rapport avec les addictions.

Treize États américains, ainsi que le District de Columbia, poursuivent en justice la plateforme TikTok, l’accusant d’avoir un impact négatif sur la santé mentale des enfants. Les procureur·e·s allèguent que TikTok est conçu pour être utilisé de manière compulsive et excessive, favorisant des comportements addictifs chez les jeunes, comme le souligne Le Temps qui y a consacré un article.

Ces poursuites découlent d’une enquête nationale menée depuis mars 2022 par une coalition bipartisane de procureur·e·s qui dénoncent notamment l’algorithme de TikTok. Les procureur·e·s estiment que ce dernier est conçu pour générer de la dopamine et être addictif, ce qui provoque des effets négatifs sur la santé mentale, tels que l’anxiété, la dépression et la dysmorphie corporelle. TikTok est accusé en outre de cibler sciemment les enfants de moins de 13 ans, malgré ses affirmations de protection des mineur·e·s.

Ces dénonciations font écho à un nombre croissant d’études et de rapports pointant du doigt le fait que TikTok exploite les vulnérabilités psychologiques, en particulier des plus jeunes, dans un but commercial, tel que le soulignait par exemple Amnesty International fin 2023.

En réponse, TikTok a rejeté ces accusations, soulignant ses mesures de protection, comme les limites de temps d’écran par défaut et la suppression proactive des utilisateurs et utilisatrices mineures. Des mesures au faible impact, et qui viseraient davantage à améliorer l’image publique de la plateforme que de limiter le temps passé sur l’application, souligne la National Public Radio à la suite d’une enquête et de la consultation de documents internes.