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La maire d’Amsterdam favorable à la régulation de drogues telles que la cocaïne et la MDMA

17.04.2024

Dans une interview auprès de l’AFP, la maire d’Amsterdam, Femke Halsema envisage un modèle de délivrance de certaines drogues, telles que la cocaïne et la MDMA, à travers les pharmacies ou une prescription médicale. Des propos qui se situent dans la continuité de plusieurs prises de position critiques par rapport au modèle de la prohibition.

Femke Halsema s’était déjà montrée critique par rapport au modèle prohibitionniste et aux conséquences néfastes de la criminalisation des drogues, tel que le reflète une tribune d’opinion dans The Guardian en janvier passé.

Il y était alors question – données et chiffres à l’appui – des résultats contre-productifs du virage répressif entamé par les Pays-Bas au début des années 90 et au terme duquel la MDMA, drogue relativement inoffensive utilisée en milieu festif, a été classée dans la liste des stupéfiants comme drogue dite « dure », ce qui a généré un énorme marché pour les organisations criminelles estimé à près de 19 milliards d’euros (valeur de rue).

Ses propos lors d’une interview menée récemment par AFP, reprise par la presse internationale à l'instar de la RTBF, ne surprennent donc guère. Elle estime que les méthodes actuelles de lutte contre le narcotrafic ne fonctionnent pas, et qu’il est urgent d'envisager d'autres approches, d'autant plus que le modèle actuel est très demandant en matière de ressources, notamment policières, sans pour autant donner des résultats probants, bien au contraire : essor du crime organisé, pas d'effet sur la vente au détail de rue, ou encore péjoration de la santé des consommateurs et consommatrices.

La maire d'Amsterdam est ainsi favorable à la délivrance de produits, tels que la cocaïne et la MDMA, au travers de pharmacies ou de services médicaux. « N'est-il pas ridicule que l'on confie le trafic de drogue aux criminels et que l'on n'essaye pas de trouver un modèle de marché civilisé ? » interroge-t-elle. Une idée qui fait petit à petit son chemin, comme le reflètent les évolutions récentes, notamment au Canada avec la dépénalisation de certaines drogues dans la province de la Colombie-Britannique, en Suisse avec un projet d'essais pilotes « cocaïne » soutenu par la ville de Berne, ou encore la volonté du gouvernement colombien de dépénaliser la cocaïne.