Reportée : 13 janvier 2022 - Médecine et addictions : comment favoriser l'interdisciplinarité

Le CoRoMA et le GREA organisent une rencontre interprofessionnelle ayant pour titre : "Médecine et addictions : comment favoriser l'interdisciplinarité?" Originairement prévue le 13 janvier 2022 de 9h00 à 17h00 à l'hôtel Alpha Palmiers à Lausanne, elle a été annulée pour des raisons sanitaires. Elle aura lieu en été 2022 et la date sera communiquée durant le mois de mars.

Introduction

Les système socio-sanitaires sont aujourd'hui en phase de rationalisation et soumis à de fortes contraintes. Les prestations du domaine des addictions doivent arriver à s'insérer au mieux dans des systèmes, souvent complexes, avec de nombreuses parties prenantes, afin de garantir la qualité des prestations et le respect des droits humains. La présente journée aura pour thème la question de l'articulation des prestations addictions avec les prestations médicales au sens large. Sur la base d'expériences cantonales variées, il s'agira de dégager des donnes pratiques et des pistes pour un fonctionnement plus harmonieux du réseau qui fasse place aux contraintes de chacun, autour d'objectifs communs. 

Cette journée donne droit à 5 crédits SSPP.

Objectifs
  • Comprendre les défis et les évolutions actuelles des systèmes de santé
  • Identifier les bonnes pratiques de collaboration entre le réseau addiction et le réseau sanitaire et les bonnes pratique de collaboration dans le réseau addiction
Programme

9h00 - 9h30   :      Accueil 

9h30 - 9h45   :      Introduction 

9h45 - 10h15 :     "Gérer les parcours complexes : regards croisés sur d'autres secteurs d'activités" Dr. Mathias Waelli, Institut de Santé Globale, Genève

Dans un contexte de complexification des prises en charges (multiplication des intervenant·e·s professionnel·le·s, raccourcissement des séjours dans les institutions, chronicité, etc.) et de contraintes financières accrues, la coordination des parcours constitue un enjeu majeur de qualité du service d'efficience dans les secteurs sanitaire et social. Pour y répondre, de nombreux dispositifs émergent, reposant parfois sur des métiers dédiés. Les difficultés que les actrices et acteurs (case manager, infirmiers de liaison...) rencontrent sur le terrain soulignent l'importance d'une réflexion en termes d'organisation du travail et de dynamiques interprofessionnelles. La comparaison avec d'autres secteurs d'activité, comme l'aéronautique ou l'hôtellerie, nous invite à interroger ces phénomènes dans cette perspective managériale.

10h15 - 10h45 :   "Les conditions cadres de la coopération" Dr. Henri Bergeron, SciencesPo Paris, Directeur de recherche, Centre de sociologie des organisations. 

On assiste aujourd'hui à une injonction à collaborer pour tous les actrices et acteurs. Cependant, les conditions cadres qui permettent cette collaboration devraient aussi être questionnées. En se basant sur des études effectuées pendant la pandémie, il est possible d'aborder cette question de manière critique et d'aller au-delà des discours consensuels, pour faire apparaître la créativité des parties prenantes.

10h45 - 11h15 :    Pause

11h15 - 12h45 :    1ère session d'atelier 

12h45 - 13h45 :     Repas

13h45 - 14h15 :    "Les contraintes politico-légales dans les addictions aujourd'hui" M. Adrian Gschwend, chef de la section Bases politiques et exécution, OFSP (à confirmer) 

Le travail parlementaire et respectivement le cadre légal influencent l'évolution des politiques addictions. Il y a trente ans, la Suisse se dotait d'un modèle novateur et pragmatique dit des « quatre piliers ». Au fil des années, cet élan réformateur s'est quelque peu perdu. Bien qu'un changement de paradigme semble se dessiner avec la politique relative au cannabis, les écueils sont encore nombreux. Quels sont les enjeux et tensions à l'œuvre dans le domaine des addictions ? Comment la Stratégie nationale Addictions, cadre de référence, se défend-elle face aux pressions ?

14h15 - 15h45 :     2ème session d'atelier 

16h00 - 17h00 :     Discussion et échange, discussion ouverte avec la salle, avec les modérateurs des ateliers, Animation : GREA 
 

THÈMES DES ATELIERS. Merci de vous inscrire à deux ateliers

A) Soins médicaux et « aller vers » : favoriser l’équité dans l’accès aux soins, expériences autour du VHC ?

M. Serge Longère, directeur de l’association Première ligne, présentera le projet de traitement communautaire de l’hépatite C depuis l’espace d’accueil avec salle de consommation sécurisée Quai 9 à Genève. Le Dr Jérôme Cluzeau, à travers sa clinique intégrée en addictologie, abordera les enjeux liés à l’accès aux soins et à l’alliance thérapeutique. Deux regards qui promeuvent l’articulation des soins au service des personnes consommatrices de substances pour susciter une réflexion collective sur la santé publique et l’interdisciplinarité nécessaire pour favoriser l’équité dans les soins et l’équité dans leur accès.

Intervenant·e·s : M. Serge Longère, Directeur, Première ligne (Genève) - Dr. Jérôme Cluzeau, Pôle santé mentale, médecin-chef adjoint, Hôpital du Jura bernois SA
Modération : M. Toni Rotondo, infirmier, Réseau Contact, Bienne

 

B) Interdisciplinarité en prisons : continuité des soins et réduction des risques

Les établissements suisses de détention sont tenus, selon la Loi sur les épidémies de 2016 (LEp), de garantir l’équivalence des soins en matière de traitements des addictions, relativement aux soins disponibles dans la communauté, et d’assurer également des prestations en matière de réduction des risques. Les deux intervenants décriront leur réalité de terrain et les difficultés qui subsistent encore, afin de de clarifier les enjeux et les conduites à tenir dans le cadre carcéral.

Intervenant·e·s : M. Ludovic Lacroix, Infirmier, Médecine Pénitentiaire/HUG, Prison de Champ-Dollon (GE) - Dr. Dominique Marcot, Médecin Chef de la filière légale au Centre neuchâtelois de psychiatrie légale (CNPad2)
Modération : Mme Aline Iacoviello, Infirmière de liaison, ARGOS (GE)

 

C) Gestion de médicaments psychotropes et lieux de vie

La poly-prescription est relativement fréquente chez des personnes qui souffrent d'un trouble d'usage de substances, surtout en cas de comorbidités somatiques et/ou psychiatriques. La gestion correcte de la prise des médicaments (horaires, relation avec repas, etc.) peut être très compliquée, que ce soit pour la personne soignée à domicile, dans un foyer ou un résidentiel. Cet atelier abordera la gestion des médicaments, notamment des psychotropes, dans les différents lieux de vie. Comment comprendre la médication ? Comment inclure toutes les parties prenantes ? Quelle collaboration interprofessionnelle ? Quelle responsabilité pour chacun ?

Intervenant·e·s : Dr Juan Lopez, Médecin responsable de la Fondation du Levant - Mme Laetitia Baume, Educatrice sociale, Addiction Jura
Modération : Pre Barbara Broers, médecin adjointe agrégée, Unité des dépendances, Service de médecine de premier recours (UDMPR), HUG

 

D) Le patient au centre : comment le patient peut-il « hacker » le système de soins pour bénéficier d’un suivi socio-psycho-psychiatrico-médical adapté à ses besoins ?

Cet atelier s’adresse aux médecins traitants, infirmières et infirmiers, travailleurs et travailleuses du domaine social, psychothérapeutes-psychologues et psychothérapeutes-psychiatres exerçant en ambulatoire. Il y sera proposé de discuter la délicate question de l’alliance thérapeutique et des conditions favorisant l’articulation du parcours de soins entre les différentes disciplines. L’ambition de cet échange est de récolter les éléments expérientiels et de porter un regard critique sur les conditions des suivis addictologiques dans une perspective d’efficacité et de qualité, au plus près des personnes soignées dans notre système actuel.

Intervenants·e·s : M. Niels Weber, Psychologue-Psychothérapeute FSP, thérapeute de famille systémicien, spécialisé en hyperconnectivité au sein de la Consultation Psychothérapeutique de Montriond (Lausanne) - M. Benjamin Ravinet, Travailleur social, spécialisé en réduction des risques, Fondation Addiction Neuchâtel - Dr Jeorge M. Riesen, Psychiatre, Psychothérapeut FMH, spécialiste en psychiatrie d'addictions FMH, superviseur en TCC, cabinet Thérapiemorat, Murten - M. Frédéric Catala, Infirmier en psychiatrie.
Co-modération : Jeorge Riesen, Niels Weber, Benjamin Ravinet

 

E) Mobilité et case management de transition en addictologie : soigner des liens distendus

Cet atelier, destiné à toute personne travaillant avec des personnes souffrant d'un trouble addictif (soignant·e·s, éducateurs et éducatrices, intervenant·e·s du domaine social, etc.), offre une occasion de discuter des soins communautaires en addictologie et du travail de réseau. En particulier, il s’agira de présenter le programme de case management de transition (CMT) qui accompagne des personnes soignées dans la communauté suite à une hospitalisation pour encourager la transition et la création, ou la reprise, de liens avec le réseau personnel et de soins.

Intervenant·e·s : Dr. Louise Penzenstadler, Médecin adjointe, service d’addictologie, HUG Genève - M. Stefan Marhuenda, Case manager, Service d’addictologie HUG - M. Jemerie Michel, infirmier et case manager de transition du Service de médecine des addictions, CHUV
Modération : Louise Penzenstadler

 

F) L’usager chef d’orchestre ?

La prise en charge d’une personne souffrant d’un trouble addictif nécessite un regard pluri/trans/interdisciplinaire et les différents acteurs qui interviennent dans cette prise amènent chacun leurs regards et leurs expériences professionnelles. Néanmoins, même si depuis un certain temps l’usager est perçu de plus en plus comme un expert avec des compétences et des savoirs, il apparaît que sa voix ne s’entend pas suffisamment dans les différentes options de soins proposées. Mettre la personne en traitement au centre est une notion qui conduit à une redéfinition de sa prise en charge, tant au niveau social que médical. (Re)donner du pouvoir à cette personne, c’est lui reconnaitre cette posture d’expert et proposer de construire avec elle une prise en charge commune et adaptée individuellement. Dans cette perspective, cet atelier se consacre à la place de l’usager dans sa prise en charge. Doit-on avoir un chef d’orchestre ? Qui d’autre que l’usager pour assumer ce rôle ? Quelles conditions ou cadres peut-on mettre en œuvre pour faciliter ce rôle ?

Intervenant·e·s : Dr David Schrumpf, Médecin interniste généraliste avec formation complémentaire en médecine de l’addiction, Cabinet privé à Meyrin (GE) - M. Ken Brunner, Radio FMR- membre du comité du GREA (VD) - M. Aurélien Penay, personne concernée (GE)
Modération : Raluca Brazdes Tapin, Cheffe de clinique, Centre médico-psychologique pour adultes (JU)

 

G) Comment avoir un langage inclusif, non-stigmatisant et compréhensible par tous

L’utilisation d'expressions stigmatisantes (p. ex. : « toxicomane », « alcoolique ») suscite un impact négatif sur l’accès et la qualité des soins. Face à ce constat, l’atelier propose trois objectifs : (1) sensibiliser et comprendre l’impact de certains choix terminologiques sur la façon dont sont perçues les personnes atteintes dans leur santé et les conséquences sur leur santé ; (2) appliquer les critères d’un langage inclusif, non stigmatisant et compréhensible sur la base d’exemples précis et d’exercices ; (3) promouvoir et structurer le débat autour de cette question à plus large échelle et à long terme.

Intervenants·e·s : Dr Olivier Simon, Médecin associé, MER Service de médecine des addictions, Département de psychiatrie (VD) - Dr Déborah Lidsky-Haziza, Cheffe de clinique Unité des Dépendances, Service de Médecine de Premier Recours, Hôpitaux Universitaires de Genève - M. Gilles Merminod, PhD, Maître assistant en linguistique française, Faculté des lettres Université de Lausanne
Modération : Olivier Simon

 

H) Formaliser les collaborations dans une logique partenariale

L'interdisciplinarité est actuellement au cœur des trajectoires de soins dans le traitement des personnes souffrant d’un trouble addictif. Les champs de compétences entre le médical et le social sont pluriels et amènent sans aucun doute une plus-value dans les traitements. La coordination entre ces champs est complexe et peut générer certaines tensions. Que pensent les usagers de ces dispositifs ? Est-ce réellement important pour eux ? Cet atelier a pour objectif de questionner les dispositifs addictions et la place des collaborations interdisciplinaires dans les différents traitements.

Intervenant·e·s : Pre Isabelle Gothuey, Professeure titulaire et médecin directrice, Secteur de psychiatrie et psychothérapie pour adultes du RFSM, Université de Fribourg - M. Thomas Urben, Directeur Addiction Valais
Modération : M. Jean-Félix Savary, secrétaire général, GREA

 

 I) Soins à domicile

La prise en charge des personnes souffrant d’un trouble addictif à leurs domiciles correspond à une prestation qui devrait sensiblement augmenter dans un futur proche. Les avantages de ce type de suivi sont multiples : interagir dans un environnement sécurisant permettant de mettre en place des dynamiques d’accrochage et de confiance, offrir un meilleur suivi des effets de la polymédicalisation et une vision plus intégrée de la personne en traitement. Cet atelier permet de démontrer la plus-value de la prise en charge à domicile effectuée par le corps infirmier, de souligner les rôles et actions de chacun et de proposer des réflexions sur les interactions entre les différents acteurs (personne soignée, infirmier, médecin).

Intervenant·e·s : Mme Sandra Theubet, Infirmière à l’OSAD, Fondation du Levant (VD) - Mme Carole Bellon, infirmière en psychiatrie indépendante, certifiée dans le domaine des addictions (VD)
Modération : M. Christoph Schindler, responsable de projet, GREA

Dates
13.01.2022
Horaires
9h00-17h00
Prix membres
CHF 150
Prix non-membres
CHF 180
Lieu
Autre