Un marché en plein essor, cocaïne et drogues de synthèse en abondance, ou encore polyconsommation en augmentation : voilà certains constats faits par Alexis Goodsdeel dans un interview publié par Le Temps où il explique notamment que l’EUDA – anciennement EMCDDA – a détecté plus de 950 différents produits de synthèse depuis près de trente ans.
Alors qu’il est mentionné dans le dernier rapport annuel de l’EUDA que les consommateurs et consommatrices sont exposé·e·s à un « un éventail plus large de substances psychoactives, qui sont souvent plus puissantes ou plus pures ou apparaissent sous de nouvelles formes, dans de nouveaux mélanges ou en nouvelles combinaisons », le directeur de l’EUDA évoque deux sources d’inquiétude spécifiques.
Il estime d’une part que beaucoup de décideurs et décideuses politiques se focalisent essentiellement sur la demande, en intensifiant la répression contre les usager·e·s de drogues. Or, selon l’analyse conjointe de l’EUDA et d’Europol le principal moteur du marché aujourd’hui c’est l’offre qui est débordante. D’autre part, il observe également une certaine banalisation des risques liés à la consommation de drogues auprès des usager·e·s.
Même si la production – principalement de MDMA et amphétamines – et la consommation ont fortement augmenté en Europe, le travail de prévention autour des surdoses a permis de faire diminuer les décès dans de nombreux pays, notamment grâce à la mise en place d’espaces de consommation sécurisés. Cependant, Alexis Goosdeel remarque que les messages de prévention et de réduction des risques sont mis à mal avec la montée de mouvements populistes et extrémistes en Europe qui ont un discours répressif et anti-usager·e·s.