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Répondre au défi du Fentanyl autrement que par des amendes

29.11.2017

Khalid Tinasti, de la Commission globale de politique en matière de drogues, remet en cause l'idée du gouvernement Macron voulant instaurer une contravention pour usage de drogue et ouvre le débat sur le défi du Fentanyl.

 

Néanmoins, le secrétaire de la Global Commission, remet en cause la politique coercitive du gouvernement français. L'usage des contraventions n'offrira pas les moyens nécessaires pour réduire la demande et l'offre des drogues illégales. Les pays ayant mis en œuvre de telles politiques désuètes n'ont pas vu jusqu'à aujourd'hui de résultats probants, notamment sur la baisse de la charge de travail des policiers.

Il apparaît néanmoins que ce débat sur le rôle de la politique dans le contrôle des drogues permets de se poser des questions sur l'arrivée de drogues de synthèses comme le fentanyl. Le concept de "morts par désespoir", développé par les économistes Anne Case et Angus Deaton, explique l'aggravement de la situation aux USA. La disparition de nombre d'emplois à faible qualification a eu un effet marqué sur la paupérisation des populations.

Le fentanyl, largement plus puissant que l'héroïne, présente un danger particulier : il est facile à obtenir car entièrement synthétique et le transport qu'une quantité minime peut servir à la préparation de nombreuses doses. Cette drogue de synthèse présente un risque d'overdose extrêmement élevé.

En France, de nombreuses zones économiquement fragiles souffrent de maux similaires à ce que connaissent les Américains. La réponse à cette épidémie émergente en Europe passe par deux priorités : la réduction des risques comme outil de prévention, et la réforme de la politique antidrogues pour prendre en compte les aspects économiques et sociaux liés à l’usage problématique et à l’injection de drogues conclut le représentant de la Global Commission.

La dépénalisation de la possession et de l'usage des drogues est la seule manière de faciliter les appels à l'aide, sans que les citoyens craignent les sanctions.