Dépendances

N° 25 La politique des dépendances face aux nouveaux défis de l'action publique

Edito par Jean-Félix Savary

La conception de l’action publique a passablement évolué au cours de ces dernières décennies. Ce phénomène s’est traduit par des adaptations sec-torielles affectant de nombreux secteurs de la société. Dans le champ des addictions, la rapidité des changements a fortement ébranlé les croyances, au point, qu’actuellement, il est parfois difficile de s’y retrouver. Les restrictions budgétaires, l’instabilité législative, le remodelage des exigences des bailleurs de fonds sont autant de facteurs qui contribuent à rendre opaque le cadre dans lequel s’inscrit cette action. Où en sommes-nous exactement? Sans exhaustivité aucune, nous livrons quelques éléments d’analyse qui doivent nous aider à repositionner le débat autour de l’action publique. Ils répondent tous à la question: «Quelles conséquences les évolutions récentes de l’action publique induisent-elles dans le champ des addictions?» Nous ouvrons ce numéro par deux articles politiques. Yann Boggio nous présente un point de vue convaincant pour comprendre les évolutions politiques de cette dernière décennie et qui explique en grande partie l’échec de la révision de la LStup l’année dernière. Quant à Geneviève Ziegler, elle nous ramène vers une problématiqueplus concrète, en nous décrivant les défis auxquels est confron-tée aujourd’hui une commune comme Lausanne. Deux articles s’arrêtent ensuite sur la dimension méthodologique, avec une réflexion sur l’outil «projet» et sa pertinence. Un expert de l’aide internationale nous donne une vision croisée de la problématique, en montrant les interrogations soulevées par l’outil-projet dans un autre champ professionnel. Maïthé Busslinger et Christian Wilhelm nous font partager l’expérience de Radix sur la question. Nous abordons ensuite la crise du financement que traversent les institutions. Les atermoiements de ces dernières années n’ont pas été faciles à vivre. Les difficultés qui en résultent pour gérer cette situation à la Maison de l’Ancre nous sont présentées. Nous terminons ce numéro par un article qui met en lumière les résultats importants obtenus à Genève en matière de réduction des risques et la nécessité de pérenniser son ancrage dans les politiques publiques.

Je saisis également l’occasion qui m’est offerte pour me présenter à vous. Venant de l’aide au développement, j’ai rejoint le GREAT ainsi que la petite équipe de dépendances en décembre. Cette publication a été pour moi d’un immense secours car elle offre un accès facilité à des problèmes souvent d’une rare complexité. Je suis donc très heureux de pouvoir y collaborer et de contribuer à la faire vivre en votre compagnie.

 

1. La vérité est sous le tapis

Yann Boggio, politologue, bureau d'études evaluanda, Genève

01.05.2005

2. Politique des dépendances: l'exemple de la Ville de Lausanne

Geneviève Ziegler, djointe aux questions toxicomnie, commune de Lausanne

01.05.2005

3. Vous avez dit: financement par projet?

Bernard Lecomte, Ingénieur-Conseil, Bonneville (F)

01.05.2005

4. Le financement par projet, un frein à la gestion de projet?

Maïté Busslinger et Christian Wilhelm, collaborateurs de Radix, Promotion de la santé, Lausanne

01.05.2005

5. Quelles ressources pour quelles prestations?

Alain Bolle, Directeur de la Maison de l'Ancre, Membre du comité de la CRIAD, Genève

01.05.2005

6. Analyses chimiques d'échantillons de cocaïne et d'héroïne consommées à Genève entre 1999 et 2003

Thierry Musset, Direction des Soins Infirmiers, HUG

Marc Fathi et Anne Magnin, Laboratoire central de chimie clinique, HUG

Christophe Mani, Première ligne, Genève

01.05.2005