News

5. Entretien autour de la liberté et de la révision du code pénal

01 Décembre 2006  

Interview de Pierre Aubert, président du Tribunal du district de Neuchâtel

Réalisé par Corine Kibora

01.12.2006

Corine Kibora:

Dans quels cas ordonne-t-on un placement à des fins d'assistance conformément aux articles 397a et suivants du code civil?

Pierre Aubert:

La privation de liberté à des fins d'assistance est utilisée pour des personnes en danger livrées à elles-mêmes qui présentent la plupart du temps des troubles mentaux liés

soit à de l'alcoolisme soit à de la toxicomanie. Cela est beaucoup plus rare pour les toxicomanes qui ne présentent pas d'autres troubles psychiques, non pas tellement parce que leur santé n'est pas en danger, mais parce que d'une part leur cas est en général plutôt réglé par la voie pénale qui connaît des mesures spécifiques souvent plus faciles à mettre en oeuvre et, d'autre part, parce que l'expérience enseigne qu'un traitement de la toxicomanie contre le gré de l'intéressé est le plus souvent voué à l'échec. Selon mon expérience, le traitement des alcooliques par des mesures civiles est moins problématique, peut-être parce qu'ils ne présentent pas forcément le même degré d'opposition contre la société que les toxicomanes.

Fichier(s) joints
Auteur(s)
Interview de Pierre Aubert, président du Tribunal du district de NeuchâtelRéalisé par Corine Kibora
Publication Dépendance (Si applicable)